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Les droits fonciers autochtones au Honduras

Après 25 années de lutte, le peuple autochtone de La Mosquitia a fini par obtenir des droits fonciers

Rédigé par Osvaldo Munguía 2018 Disponible en Anglais, Français, Portugais et Espagnol

Communauté rurale avec des maisons sur pilotis aux toits bleus.
Un homme assis dans un vieux bateau de pêche en métal regarde vers la rive d’un fleuve dans une campagne du Honduras.

De : Droits fonciers – Pas à Pas 105

Importance des droits fonciers et ce que nous pouvons faire pour les protéger

La région de La Mosquitia, sur la côte est du Honduras, abrite des forêts, des lagunes et une grande diversité d’animaux et de plantes. Plusieurs peuples autochtones y vivent, et leur existence est fortement liée à la terre. Ils ont toujours utilisé leurs terres pour se nourrir, chasser, pêcher et collecter du bois pour construire des canots et des habitations.

Les peuples autochtones de La Mosquitia dépendent des terres, des forêts et des fleuves pour se nourrir et pour certaines ressources. Photo : Geoff Crawford/Tearfund

Les peuples autochtones de La Mosquitia dépendent des terres, des forêts et des fleuves pour se nourrir et pour certaines ressources. Photo : Geoff Crawford/Tearfund

Mopawi, une organisation partenaire de Tearfund, travaille à La Mosquitia depuis 1985. Au début, nous travaillions sur des projets d’amélioration du rendement des récoltes et d’accès à l’eau potable et l’assainissement. Tout cela est très utile, et nous continuons à le faire. Toutefois, quand nous avons analysé les problèmes à long terme auxquels les populations autochtones sont confrontées, nous avons constaté qu’elles n’avaient légalement aucun droit ni sur leurs terres, ni sur la forêt.

Le problème le plus important pour les populations autochtones est l’occupation illégale de leurs terres par d’autres. Ces gens, souvent lourdement armés, clôturent les terres et entreprennent de les déboiser. Nous avons donc commencé à prendre des mesures pour garantir les droits collectifs (partagés) des peuples autochtones sur leurs terres, les forêts et les fleuves.

VOIR, C’EST CROIRE

Nous avons tout d’abord organisé des visites d’apprentissage pour les représentants de La Mosquitia auprès des peuples autochtones Tolupán et Pech, dans les terres. Les Tolupán et les Pech avaient obtenu des titres de propriété de la part du gouvernement dans les années 1860, grâce à l’aide d’un prêtre catholique. Ils avaient des années d’expérience avec les exploitants forestiers, les éleveurs de bovins et tous ceux qui voulaient prendre leurs terres. Après cela, nous sommes partis en expédition pour nous rendre compte de l’étendue de la zone de déforestation en direction de La Mosquitia. Nous avons discuté avec les habitants de la région et avons vu qu’ils luttaient pour survivre. 

Tout cela a eu un impact considérable sur les habitants de La Mosquitia. Seulement deux ans auparavant, lorsque nous avions soulevé la question pour la première fois, ils n’avaient pas conscience de son importance. Suite à ces visites, un sentiment d’urgence s’est répandu dans toute la région à l’idée d’obtenir des titres fonciers en bonne et due forme, et de mettre un terme à la déforestation, ou du moins de la réduire.

Nous avons ensuite commencé à rendre visite aux autorités concernées par les questions foncières. Nous avons appris qu’au Honduras il n’y avait aucune loi permettant aux gens de revendiquer des droits fonciers collectifs, encore moins quand ceux-ci étaient réclamés par les peuples autochtones. Nous avons néanmoins continué de demander avec insistance au gouvernement de se pencher sur le problème. Au début, les membres de la communauté ne savaient pas comment défendre leurs intérêts, même auprès du maire local. Au fil des années, Mopawi les a formés pour qu’ils soient en mesure de s’exprimer et de défendre leurs droits. Aujourd’hui, ils parlent de leurs problèmes avec assurance, même au président du Honduras lui-même.

Il aura fallu 25 ans, de 1987 à 2012, pour obtenir les premiers titres fonciers collectifs pour 39 des communautés côtières. Suite à cela, le gouvernement a accordé 11 autres titres fonciers et territoriaux, octroyant ainsi aux peuples autochtones un droit aux ressources naturelles ainsi qu’aux terres elles-mêmes. Ces droits s’appliquaient de façon égale aux hommes et aux femmes. Au total, la superficie des terres accordée était de 14 000 kilomètres carrés. Ce fut un formidable accomplissement et nous remercions Dieu de nous avoir permis d’en être témoins.

Mopawi travaille aujourd’hui avec les peuples autochtones à la gouvernance de ces territoires et à l’utilisation durable de leurs ressources naturelles.

CONSEILS

Si je pouvais donner un seul conseil à celles et ceux qui travaillent sur ces questions, ce serait d’organiser des visites d’échange d’expérience. Discuter avec des personnes qui ont connu des problèmes similaires est le meilleur moyen d’apprendre. De retour chez eux, les gens peuvent adapter ce qu’ils ont appris à leur contexte local.

Je conseillerais également aux organisations de bien se renseigner sur les lois et les traités relatifs aux droits fonciers, la gestion durable des ressources naturelles, et les moyens d’aider les populations à assurer leur sécurité alimentaire en déforestant le moins possible.

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Rédigé par  Osvaldo Munguía

Osvaldo Munguía est directeur de Mopawi. Site internet : www.mopawi.org E-mail : [email protected]

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