Protégez les arbres
Réfléchissez à tout ce qui pourrait nuire aux jeunes arbres. Le bétail ? Des chèvres ? Des animaux
sauvages ? Des enfants qui jouent ? Des gens qui passent par là ? Des inondations ? Une clôture permettrait-elle d’empêcher les gens et les animaux d’entrer dans cette zone ? Dans ce cas, mieux vaut installer une clôture avant de planter les arbres. Placer des branches de buissons épineux autour des arbres peut empêcher les animaux de les manger. Si des fourmis coupe-feuille s’attaquent aux arbres, vous pouvez planter des haricots jacquier ou du sésame à proximité. On utilise souvent le feu pour contrôler la végétation et favoriser la repousse d’herbe fraîche pour les animaux qui pâturent, mais s’il se propage dans la zone de plantation d’arbres, il risque de détruire rapidement votre dur labeur. Informez la communauté des conséquences des feux incontrôlés, et envisagez de défricher et d’entretenir une zone coupe-feu autour de la zone de plantation pour empêcher que le feu ne s’y propage. Pour plus d’informations, voir Prévention des incendies, p. 12.
Nouvelles plantations ou régénération naturelle ?
Si les espèces d’arbres que vous souhaitez planter sont présentes à proximité, et que les graines se dispersent et poussent sur le site choisi, vous n’aurez peut-être pas besoin de faire des plantations. Prendre soin des nouvelles pousses qui se régénèrent naturellement pourrait être plus efficace que d’en planter de nouvelles. Vous pouvez également combiner plantation et régénération naturelle.
Désherbage et entretien
L’herbe et les autres plantes qui poussent autour des jeunes arbres vont rivaliser pour la lumière, l’eau et les nutriments. Dans l’idéal, toute végétation concurrente devrait être enlevée dans un périmètre de 50 cm autour de la tige principale de l’arbre. Déposer des mauvaises herbes coupées et d’autres matières organiques autour de la base de l’arbre peut contribuer à empêcher les mauvaises herbes de pousser et limiter l’évaporation de l’eau du sol. Cela peut aussi contribuer à protéger les arbres des termites, car certaines espèces de termites préfèrent manger des plantes mortes.
Le désherbage ainsi que des vérifications et des réparations régulières seront nécessaires jusqu’à ce que les arbres soient suffisamment grands pour survivre et continuer à pousser seuls. Cela peut prendre jusqu’à trois ou quatre ans après la plantation. La régénération naturelle prend souvent moins de temps car la croissance est plus rapide.
Veillez à ce que quelqu’un contrôle régulièrement les arbres et que les dégâts causés sur la clôture ou les autres protections soient réparés le plus vite possible. Une chèvre ou une vache peut manger et gravement endommager ou tuer de nombreux arbres en peu de temps !
Plantez au bon moment de l’année
Les plants d’arbres auront besoin de temps et de bonnes conditions pour s’adapter à leur nouvelle « maison » après la plantation. De l’eau en quantité suffisante et une protection efficace seront indispensables pendant cette période d’adaptation, surtout au cours de la première année. En général, il convient mieux d’effectuer les plantations au début de la saison des pluies, car cela laisse un maximum de temps pour une bonne croissance, en particulier pour les racines, avant le début de la saison plus sèche. Les jeunes plants peuvent souffrir de dommages liés au climat, comme des vents forts ou des inondations. Veillez donc à choisir une saison pour les plantations qui permettra aux jeunes plants de se développer le plus longtemps possible avant la survenue probable de conditions climatiques nuisibles.
Choisissez la bonne espèce d’arbres
Choisissez des types d’arbres qui pousseront bien et qui vous permettront d’atteindre votre objectif. Vous constaterez souvent que les espèces indigènes locales sont adaptées. Si votre but est de réduire l’érosion, choisissez des arbres qui poussent vite et qui ont de bonnes racines.
Des jeunes plants de qualité
Choisissez des jeunes plants en bon état dans une pépinière locale. Ils auront ainsi de meilleures chances de survie. Des plants de plus grande taille souffriront davantage pendant le processus de « transplantation ». La taille qui convient le mieux pour les jeunes plants se situe généralement entre 30 et 90 cm de hauteur.
Réfléchissez à ce qui se passe et tirez-en des leçons
Au cours des deux ou trois années suivant la plantation, réunissez régulièrement la communauté pour réfléchir à ce qui se passe bien, ce qui se passe mal et pourquoi. Identifiez les leçons que vous pouvez en tirer et tenez-en compte la prochaine fois que vous planterez des arbres.
Soyez méticuleux
Ne faites pas tomber les jeunes plants, ne les jetez pas ou ne les entassez pas les uns sur les autres lors du transport de la pépinière vers le site de plantation. Vous pourriez les abîmer sans vous en apercevoir. Couvrez-les et évitez qu’ils aient trop chaud lors du transport. Évitez d’exposer les racines fragiles à l’air. Vous ne devez pas les laisser se dessécher. Après la plantation, tassez fermement la terre autour du plant avec le pied afin de ne pas laisser de poches d’air autour des petites racines. Si possible, arrosez chaque arbre après l’avoir planté, sans pour autant le noyer. Quelques tasses d’eau devraient suffire.
Steve Collins est actuellement le Représentant national de Tearfund au Népal. Il a été Consultant forestier en Écosse et Conseiller en environnement au Honduras.
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