Au Burundi, Tearfund a mis en œuvre des programmes de transformation de l’Église et de la communauté (TEC) dans six provinces. La TEC aide les communautés à réaliser leur potentiel, à découvrir les ressources que Dieu leur a données et à les utiliser pour combattre la pauvreté.
Des communautés burundaises ont également intégré le plaidoyer dans leurs activités de TEC. Grâce au soutien et à l’implication du gouvernement local et d’autres acteurs du développement, elles ont pu mettre en place une bonne gouvernance, qui leur a permis de résoudre elles-mêmes des problèmes communautaires. Si ce partenariat avec le gouvernement local a été possible, c’est parce que les responsables communautaires et les représentants du gouvernement ont décidé d’agir et de dialoguer ensemble.
Dans une communauté de la province de Rumonge, les habitants devaient faire jusqu’à 10 ou 15 kilomètres à pied pour se rendre au centre de santé le plus proche. Cette situation causait des décès évitables ; en effet, le trajet était tellement long que, souvent, les personnes gravement malades ne parvenaient pas à temps au centre de santé. Par son travail de plaidoyer dans le cadre de la TEC, la communauté a réussi à obtenir l’appui des autorités, des responsables et des Églises de la région pour construire un centre de santé plus proche.
La coopération et le dialogue entre tous ces acteurs ont également permis aux responsables gouvernementaux locaux de se rendre compte que la TEC était un outil puissant qui pouvait les aider à mettre en œuvre des projets et à régler les problèmes de la communauté. Par exemple, certains fonctionnaires locaux de la province de Rumonge, dont le gouverneur de la province, ont été formés en tant que facilitateur·trices pour pouvoir assurer la mise en œuvre de la TEC au niveau de la communauté. Après la formation, le gouverneur a organisé un atelier auquel 17 représentants de dénominations ont été invités pour suivre une formation sur la TEC et sa mise en œuvre.
Dans d’autres localités, comme Gisazuba et Kimate, des réunions sont régulièrement organisées au niveau local par les responsables gouvernementaux locaux. Ces réunions sont l’occasion pour les membres de la communauté de suivre une formation dispensée par des facilitateur·trices de la TEC, dans laquelle la TEC est un sujet à la fois d’apprentissage et de discussion.
Dans le cadre de cette collaboration étroite, les gouvernements locaux ont proposé de fournir une partie de la main d’œuvre pour construire des centres de santé, d’aménager de nouvelles routes et de fournir des matériaux de construction, comme du bois. À Buyengero et Burambi, par exemple, des communes de la province de Rumonge, les autorités locales ont fait don de 30 tôles ondulées pour construire un centre de santé et de 50 autres pour recouvrir une école qui avait été détruite par de fortes pluies. Des dénominations religieuses se sont également investies dans le projet. L’évêque catholique romain du diocèse de Bururi, reconnaissant l’impact de la TEC, a fourni dix matelas au centre de santé de Gitaba et procuré un bulldozer et du matériel de construction aux communautés pour les aider à construire la route menant au centre de santé.
Le directeur national de Tearfund au Burundi témoigne des succès obtenus et du rôle central de l’Église :
Dans toutes les communautés où nous avons travaillé à des projets de TEC, nous avons constaté des interactions positives avec le gouvernement, qui a apporté son soutien à diverses initiatives, comme la construction de cliniques, de routes, d’écoles et de ponts. L’Église locale a agi comme sel et lumière pour permettre aux communautés de trouver des solutions à leurs problèmes. »
Grâce au succès de projets comme celui-ci, tous les partenaires de Tearfund au Burundi pratiquent désormais le plaidoyer dans le cadre de la TEC et mettent en œuvre leurs projets en collaboration avec l’administration locale.