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Les aide-accoucheuses traditionnelles

par Dr Godwill Asiimwe Okiror. On trouve des aide-accoucheuses traditionnelles (ATs) dans la plupart des sociétés.  Ce sont généralement les femmes plus âgées.  Elles accouchent plus de deux tiers des femmes du monde et pourtant la plupart d’entre elles ne savent ni lire ni écrire et ne connaissent pas la médecine moderne.

1991 Disponible en Anglais, Français et Espagnol

Quatre éditions imprimées différentes de 1989 à 1992 du magazine Pas à Pas sont présentées sur un bureau en bois.

De : Les soins a la mère et l'enfant – Pas à Pas 8

Comment prévenir les problèmes de malnutrition et les maladies chez la mère et l’enfant

par Dr Godwill Asiimwe Okiror.

On trouve des aide-accoucheuses traditionnelles (ATs) dans la plupart des sociétés.  Ce sont généralement les femmes plus âgées.  Elles accouchent plus de deux tiers des femmes du monde et pourtant la plupart d’entre elles ne savent ni lire ni écrire et ne connaissent pas la médecine moderne.

Les ATs dans la région de Kaabong en Ouganda font 90% des accouchements.  La région est semi-aride et n’a que peu de centres de santé souvent inaccessibles ou mal desservis par les transports.

Donc, non seulement les ATs font les accouchements mais c’est aussi elles qui donnent aux femmes enceintes les soins pré- ou post-natals.  Elles dispensent les soins aux nouveau-nés et traitent la plupart des maladies de la mère et de l’enfant.

Diagnostic

La grossesse n’est généralement connue que lorsque l’abdomen grossit, plus tard dans la grossesse.  La plupart des ATs savent déterminer la position du bébé dans l’utérus et elles essaieront souvent de la tourner s’il est dans une position autre qu’en long.  Ce procédé peut conduire à la séparation du placenta ou des contractions prématurées.

Presque toutes les ATs sont herbalistes et traiteront les problèmes durant la grossesse avec des préparations herbales.  La majorité des femmes traitées avec ces préparations auront une grossesse sans problème, mais l’usage indiscriminée d’herbes pendant la grossesse et l’accouchement peut être dangereuse – en particulier pour traiter des saignements vaginaux vers la fin de la grossesse (les femmes devraient alors recevoir une aide médicale immédiate).

Les femmes de la région de Kaabong se présentent souvent aux ATs au dernier moment, et donc on n’a pas le temps de faire bouillir les instruments.  La majorité des ATs ne se lavent pas les mains avant de procéder à l’accouchement et ne lavent pas et ne stérilisent pas les instruments avec lesquels elles coupent le cordon ombilical.

Programme d’enseignement

Un programme d’enseignement est maintenant établi à Kaabong et on travaille avec les ATs.  Elles apprennent à diagnostiquer la grossesse assez tôt et à référer les femmes qui ont des bébés dans une position anormale au personnel médical.  On leur apprend à examiner la langue des mères de famille pour diagnostiquer l’anémie.  Elles donnent des cachets d’acide folique et de fer à toutes les femmes enceintes.

Elles apprennent l’hygiène dans tous les gestes de l’accouchement – se laver les mains, stériliser les instruments pour couper le cordon et utiliser de l’eau bouillie pour le laver plutôt que les pratiques traditionnelles de l’enduire d’excrément de rats, de suie ou de beurre clarifié.

On conseille aux mères de se reposer une semaine au moins après l’accouchement.  Pendant ce temps on leur donne une alimentation riche en lait et en sang qui leur donne plus de lait.  On les encourage à nourrir leur enfant au sein dès sa naissance.

Les ATs conseillent aux mères de s’abstenir de rapports sexuels jusqu’à ce que l’enfant marche à quatre pattes.  Ceci peut être utile pour espacer les naissances surtout dans des régions comme Kaabong où les services de planning familial ne sont qu’accessibles à très peu de mères.  Les mères sont encouragées à faire vacciner leur enfant et on leur enseigne la réhydratation orale pour traiter la diarrhée.

Sauver des vies

En conclusion, l’expérience de Kaabong montre que les ATs sont tout à fait réceptives à l’enseignement d’idées nouvelles de la médecine moderne.  Donc ne méprisons pas les ATs et au contraire, travaillons avec elles pour sauver la vie des mères et des bébés.  Les ATs sont de grand secours si on les forme par des stages d’information, surtout dans des régions où les services modernes de santé sont encore inaccessibles.

Dr Godwill Asiimwe Okiror a travaillé plusieurs années dans l’Ouganda du nord-est ; elle a formé beaucoup d’aide-accoucheuses traditionnelles.  Elle s’est rendue compte que les ATs ont beaucoup de volonté pour apprendre à assister et aider les mères, en adoptant de simples méthodes d’hygiène et d’amélioration de leur diagnostic.

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