Le sida est un sérieux problème en Thaïlande. On estime qu’environ 1,3 million de personnes, soit approximativement 2% de la population, sont séropositives.
Réduire la contamination par le VIH
Il y a cinq ans, le gouvernement thaïlandais a commencé à donner un traitement gratuit aux femmes enceintes séropositives. Le médicament antirétroviral, AZT (zidovudine) réduit le risque de trans mission du virus à leurs bébés en gestation. En Thaïlande, l’AZT est prescrit aux mères testées séropositives dans les dernières semaines de leur grossesse. Ce traitement a réduit de 50% le taux d’infection VIH parmi les bébés. Les médicaments utilisés en Thaïlande coûtent environ 50$ par mère. L’AZT est un médicament puissant qui peut avoir plusieurs effets secondaires. Pourtant le traitement à court terme donné aux mères ne semble pas avoir d’effets négatifs, ni sur elles ni sur leurs bébés. Un autre médicament moins cher est la Nevaripine qui est presque aussi efficace si elle est utilisée dans un programme d’éducation de la santé bien organisé.
Bien que le processus soit coûteux, le gouvernement thaïlandais donne l’exemple et apportera des bienfaits considérables au pays en réduisant la propagation du sida. Si d’autres gouvernements suivaient cette politique, des centaines de milliers d’infections VIH chez les enfants pourraient être évitées dans le monde.
Siam-Care, partenaire de Tearfund en Thaïlande, travaille parmi les femmes séropositives ou sidéennes enceintes, rejetées par leurs familles. Il leur fournit un soutien, des encouragements et une formation pour les aider à trouver des façons pratiques de subvenir aux besoins de leurs bébés une fois nés. Il éduque aussi les jeunes sur les dangers du sida. Avec l’aide de jeunes gens, ils ont écrit un livret basé sur les principes chrétiens pour les adolescents et en ont imprimé 5 000 à utiliser dans les séances de formation. Mais un officiel du gouvernement en a vu un exemplaire et l’a fait circuler au sein du Ministère de la Santé Publique. Nous l’avons trouvé si utile que nous avons demandé la permission d’en imprimer 100 000 exemplaires pour les distribuer à tous les élèves des collèges secondaires. Siam-Care est maintenant en train de terminer un livret à l’intention des enfants des écoles primaires. Son titre : Un petit dragon vit dans le sang de Brenda.
Estimer le coût
Le coût des médicaments antirétroviraux est trop élevé pour que le gouvernement thaïlandais traite aussi les autres sidéens. Ceux-ci doivent le payer eux-mêmes. Ces médicaments sont fabriqués en Thaïlande et coûtent moins cher que dans d’autres pays où ils doivent être importés. Un nouveau mélange de trois substances antirétrovirales coûte encore un peu plus de 5 000 Baht (115$) chaque mois ; un traitement que seuls les très riches peuvent s’offrir. Le coût de ces médicaments pourrait être substantiellement réduit si les droits correspondant au brevet qui lui est lié étaient supprimés. Cela permettrait aux gens pauvres de les utiliser. Bien que les brevets fournissent de l’argent aux compagnies pour qu’elles développent de nouveaux médicaments, nombreux sont ceux qui pensent qu’on ne devrait pas leur facturer les médicaments essentiels. Lors des discussions récentes de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les représentants de 50 pays pauvres (Siam-Care inclus) ont travaillé ensemble pour faire pression sur l’OMC pour qu’elle ne fasse pas payer ces droits aux pays pauvres.
Le sida est en train de provoquer une crise mondiale. L’OMC et les principales compagnies pharmaceutiques américaines devraient lever les droits de brevets pour les médicaments essentiels et en dispenser les pays pauvres afin de rendre les médicaments antirétroviraux largement accessibles aux gens pauvres. Le procédé « d’accès accéléré » pour améliorer le traitement du VIH, approuvé par les Nations Unies et cinq compagnies pharmaceutiques majeures, est une mesure positive pour l’avenir.
Siam-Care, PO Box 86, Sutthisan PO, Bangkok 10321, Thaïlande. E-mail : [email protected] Site internet : www.siamcare.org