En matière de développement, nombre d’organisations utilisent maintenant des « approches basées sur les droits ». Ces approches amènent les institutions et les personnes puissantes à rendre compte de leurs responsabilités face aux gens moins puissants. Les approches basées sur les droits diffèrent de celles « basées sur les besoins » ou sur « le bien-être » qui créent une dépendance envers les agences de développement. Elles utilisent des approches participatives et de renforcement de pouvoir. Leur action s’appuie sur l’identification des violations des droits de l’homme et non sur les besoins humains.
Devenir sensible aux droits
Les Droits de l’homme convenus au niveau international forment des accords légaux que chaque état est tenu de respecter. Ils définissent leurs devoirs et obligations envers leurs citoyens. Ils offrent une solide base légale pour les travaux de plaidoyer au niveau international et national, ainsi qu’un cadre de travail pratique pour planifier des programmes. Les approches basées sur les droits renforcent les capacités des groupes vulnérables pour s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté et pour réclamer les ressources économiques, sociales, politiques et civiles nécessaires pour répondre à leurs besoins et pour vivre dans la dignité. Les traités internationaux reconnaissent ces ressources comme étant leurs droits humains.
Du fait de leur vulnérabilité et de leur manque de pouvoir, les enfants ont leur propre ensemble de droits. Ces derniers sont définis dans la Convention des Droits de l’Enfant des Nations Unies, (CDE) www.unhchr.ch/html/menu3/b/k2crc.htm. De plus en plus, les ministères des gouvernements utilisent un cadre de travail des Droits de l’enfant pour guider les politiques et pratiques ainsi que pour suivre le bien-être des enfants. En Colombie, par exemple, Le Ministère pour le bien-être social base ses politiques et programmation sur la CDE et reconnaît aux ONG la responsabilité de soutenir les droits des enfants.
Ces droits sont utiles pour apporter justice, services et protection aux enfants. Ils fournissent une base commune pour les ONG, les églises et les autorités gouvernementales afin qu’elles travaillent ensemble pour améliorer la vie des enfants.
Une motivation chrétienne
Nombre d’organisations chrétiennes travaillent dans des environnements difficiles : des situations où les droits de l’homme sont violés tous les jours. Plusieurs nous viennent à l’esprit : la liberté de religion, le droit de participer au processus politique, la liberté de se réunir et le droit à l’éducation. Ces organisations chrétiennes doivent connaître parfaitement les droits de l’homme mais à partir d’une perspective chrétienne distincte. Les chrétiens et l’église peuvent être appelés à accepter l’injustice et la violation des droits à leurs propres dépens mais, en même temps, ils doivent s’engager à rechercher activement la justice et soutenir les droits des autres. Cette motivation est fondée sur l’amour plutôt que sur la loi (Christopher Wright, Human Rights: A Study in Biblical Themes, Grove Booklet No 31 sur l’éthique, 1979).
Paul Stephenson est le Directeur de « Enfants en Développement » à World Vision International. Voici son adresse : PO Box 9716, Federal Way, WA 98063, Etats-Unis.
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Étude de cas
Jessica (14 ans) nous explique comment elle a appris ses droits, une fois devenue membre d’un réseau d’enfants en Colombie. Elle vit dans une communauté déplacée par le conflit civil. Cependant, elle reconnaît que les autres enfants et elle-même peuvent faire pression sur le gouvernement pour défendre leurs droits à l’éducation, la santé, la protection et la paix. Jessica et quelques-uns de ses amis ont manifesté à pied à Bogota, pour protester contre certains de ces problèmes. Une chaîne locale de télévision les a interviewés. C’est peu mais c’est un début. Les enfants se sentent maintenant plus forts et respectés. Ils ont l’espoir de pouvoir changer certaines choses pour le bénéfice de leur communauté.