La propagation de la pandémie en Éthiopie et les mesures de confinement imposées par le gouvernement ont eu de grandes répercussions sur les groupes d’entraide et leurs activités. En raison des mesures de confinement imposées par le gouvernement éthiopien, beaucoup de personnes n’ont pas pu accéder à leurs moyens de subsistance et ont été exposées au risque de pauvreté extrême. Le pays aurait pu être amené à compter, une fois de plus, sur l’aide étrangère. Toutefois, les groupes d’entraide ont joué un rôle important pour soutenir leurs communautés tout au long du confinement. Par exemple, leur importance a été soulignée auprès des représentants du gouvernement lorsqu’ils sont parvenus à fournir du savon et des désinfectants pour les mains à des milliers de personnes à Adama Nazareth, dans la région éthiopienne d’Oromia. De plus, grâce à la formation sur le plaidoyer organisée par l’EKHCDC, ces groupes ont su comment s’assurer qu’ils pourraient continuer leur important travail et comment affronter les représentants du gouvernement sur des problèmes relatifs aux terres, malgré les restrictions imposées par le confinement.
Les responsables des groupes d’entraide ont contacté des représentants du ministère régional des Affaires féminines, avec lesquels ils entretenaient des relations depuis longtemps, pour solliciter l’autorisation de se réunir en respectant les mesures de prévention de la Covid-19. Du fait de la formation sur le plaidoyer qu’ils avaient suivie, des relations qu’ils avaient entretenues et de leur nécessité avérée dans les communautés, les groupes d’entraide ont été autorisés par les représentants du gouvernement à se réunir à l’extérieur, en groupes de 20 personnes au maximum.
Toutefois, bien qu’autorisés à se réunir, ils ont rencontré quelques difficultés. Dans certaines municipalités, les représentants des administrations locales ont interdit à ces groupes de se rencontrer, malgré la permission accordée par le ministère régional des Affaires féminines. La structure faîtière des groupes d’entraide a signalé cette interdiction à des représentants du gouvernement plus haut placés que les fonctionnaires de la municipalité, et les groupes concernés ont rapidement pu avoir accès à des lieux de réunion sûrs. De plus, le gouvernement régional d’Oromia a officiellement reconnu les groupes d’entraide comme des entités légales, différentes des associations ou des coopératives, la première reconnaissance officielle accordée aux groupes d’entraide de l’EKHCDC. Cette reconnaissance garantit à ces groupes des droits qui protègent leurs membres et leurs communautés.
Les groupes d’entraide de l’EKHCDC ont tiré des bienfaits du renforcement de leurs capacités à s’engager dans des activités de plaidoyer, de la consolidation de leurs relations avec les représentants du gouvernement et de la démonstration de leur impact bénéfique sur leurs communautés lors de leur réponse rapide à la Covid-19. En dépit des strictes mesures de confinement pour lutter contre la Covid-19 en Éthiopie, les groupes d’entraide ont pu continuer à se rencontrer et à soutenir leurs communautés durant la pandémie.