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Le Striga (L’herbe des sorcières) Un sérieux problème pour les cultures agricoles…

Aucun fermier nulle part ne vit sans le problème des mauvaises herbes. Quelle que soit la culture pratiquée les mauvaises herbes sont là. Elles sont là pour nous rappeler que nous vivons dans un monde déchu (Genèse 3:17-19). Tous les fermiers luttent contre les mauvaises herbes pour que leurs récoltes poussent bien; et ceux qui négligent cette tâche auront une piètre récolte (Proverbes 24:30-34).

1992 Disponible en Anglais, Français et Espagnol

Quatre éditions imprimées différentes de 1989 à 1992 du magazine Pas à Pas sont présentées sur un bureau en bois.

De : L’assainissement – Pas à Pas 9

Des idées pour travailler en partenariat avec les communautés dans le but d’améliorer l'hygiène, l’assainissement et la santé

Aucun fermier nulle part ne vit sans le problème des mauvaises herbes. Quelle que soit la culture pratiquée les mauvaises herbes sont là. Elles sont là pour nous rappeler que nous vivons dans un monde déchu (Genèse 3:17-19). Tous les fermiers luttent contre les mauvaises herbes pour que leurs récoltes poussent bien; et ceux qui négligent cette tâche auront une piètre récolte (Proverbes 24:30-34).

Les mauvaises herbes volent aux plantes leur nourriture et leur eau. Il vaut donc mieux désherber quand les mauvaises herbes sont petites, avant qu’elles n’abîment la qualité de la récolte. On les tue aussi plus facilement à ce moment-là.

La Bible nous encourage en soulignant que les mauvaises herbes n’auront pas toujours le dessus (Isaïe 55:13) et Jésus en tira de nombreuses leçons (Matthieu 13:1-29 et 36-43).

Il y a une sorte de mauvaise herbe particulièrement préjudiciable aux cultures: c’est le Striga ou herbe des sorcières. Le Striga ne se contente pas de prendre l’eau et la nourriture des plantes, c’est une plante parasite qui se fixe sur les racines mêmes des cultures.

Il y a environ 50 espèces de Striga. L’espèce annuelle est la plus nuisible aux récoltes céréalières, en particulier dans les régions où les pluies sont insuffisantes ou irrégulières en Afrique et en Asie.

Ces espèces comprennent :

  • Striga hermontheca (S senegalensis) – la plus courante en Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Nord. Elle peut pousser jusqu’à 50 cm de haut et porte des fleurs roses qui produisent des capsules contenant une multitude de graines minuscules de couleur sombre. Elle est très répandue dans le maïs, le millet, le riz de hautes terres et la canne à sucre, et prie encore dans le sorgho. Elle peut détruire complètement un champ de sorgho mais plus couramment en réduit la productivité potentielle d’un tiers ou d’un quart.
  • Striga asiatica (S lutea) a des fleurs rouges et blanches. Cette espèce constitue un problème en Inde, dans le sud et le centre de l’Afrique et aux Etats-Unis.

De nombreux fermiers ne se rendent pas compte du danger que le Striga fait courir à leurs cultures. Ils aiment les belles fleurs qui poussent parmi leurs cultures et même parfois les laissent, alors qu’ils retirent les autres mauvaises herbes.

On devrait considérer le Striga comme une très grave menace contre la terre. Si on laisse la plante s’installer dans un champ on ne pourra plus le cultiver pendant plusieurs années et surtout pas en sorgho. Ceci est dû à la multitude de graines « dormant » dans la terre pendant si longtemps.

Les régions où il pleut peu et où le sol est peu fertile, surtout là où l’érosion a emporté les couches arables et où l’on a pratiqué une monoculture céréalière, sont particulièrement propices à la croissance et au développement du Striga.

Une seule mesure ne sera pas suffisante pour résoudre le problème posé par le Striga mais plusieurs stratégies peuvent y aider:

La rotation des cultures

C’est la première priorité. Evitez les cultures céréalières en série, surtout de la même espèce. Cultivez des plantes qui ne sont pas affectées par le Striga,  ou alors plantez celles qui stimulent aussi la germination des graines de Striga, afin de pouvoir les retirer avant de planter les nouvelles céréales. Celles-ci comprennent le coton, les cacahuètes, le tournesol, le sésame, et le fumier vert (Crotolaria) qu’on fait aussi pousser pour la fibre (cellulose).

Les cultures pièges

Des scientifiques ont identifié certaines espèces de plantes qui stimulent la germination des graines de Striga, mais le parasite est ensuite incapable de pénétrer dans la racine. Sans l’apport de nourriture de la racine de la plante, la graine germée de Striga meurt. Des exemples de cultures pièges sont les espèces d’Abrus pricatorius, Calapogonium, Mucuna flagellipes et Pueraria. Des cultures de fumier vert sont labourées après 4 ou 6 semaines et améliorent beaucoup la fertilité du sol. (Voir Pas à Pas N°7). Les pois nains, Vigna unguiculata et grains de soja, Glycine max M90, peuvent également être plantés en rotation avec d’autres cultures pour réduire la quantité de Striga dans le sol: c’est une manière efficace de venir à bout du problème.

Des espèces de sorgho (y compris celles de type fourrage, herbe du Soudan) plantées très serrées stimuleront la germination du Striga et on pourra ensuite labourer les jeunes pousses avant qu’elles ne fleurissent. Cependant ce travail non-productif et cette utilisation de la terre ne sont pas attrayants pour les petits fermiers des régions sèches !

L’amélioration de la fertilité du sol

L’addition de compost, de fumiers et d’engrais augmente les chances de la plante de gagner la bataille contre les mauvaises herbes. Les engrais à base d’azote tel que l’urée peuvent empêcher ou réduire la germination et le développement du Striga. Des expériences continuent toujours pour déterminer la quantité d’azote nécessaire à un rendement supérieur des plantes mais qui en même temps empêche la croissance du Striga. Le maïs bénéficie particulièrement dans cette bataille contre le Striga car il reçoit ainsi de l’azote en plus. Les cultures irriguées aussi souffrent moins.

Cultures peu profondes

Utilisez une petite houe ou binette (ou un outil tiré par des bœufs) pour sarcler le sol entre les raies de culture. Mais attention – à moins de répéter ce traitement, il peut encourager les morceaux de Striga coupés à repousser et se propager.

L’arrachage à la main

Arracher complètement et brûler les pousses de Striga avant leur floraison est le meilleur moyen pour un petit fermier d’éliminer le Striga, mais attention! A moins de répéter plusieurs fois l’opération pendant toute la saison cela peut au contraire encourager le Striga à produire de nouvelles pousses surtout si on ne l’arrache qu’à demi et un peu au hasard.

La culture et le labourage du chaume

Ceci empêche le Striga de fleurir après la moisson; on laboure tout de suite le chaume des récoltes affectées.

Des espèces résistantes

Beaucoup de recherches essaient de découvrir des variétés résistantes ou tolérantes pour des cultures telles que le sorgho, les pois nains, le maïs et le millet. Ces variétés résistantes sont moins endommagées par le Striga. Par exemple, en Afrique de l’Est, les types Dobbs et Serena de sorgho ont plus de résistance. Nous conseillons aux fermiers de s’informer sur les dernières espèces locales adéquates. Des graines de ces espèces résistantes peuvent être obtenues de centres de recherche tels que…

International Institute of Tropical Agriculture (IITA), PO Box 5320, Ibadan, Nigeria

IITA/SARFGRAD Project, Ouagadougou, Burkina Faso

ICRISAT, Patancheru, PO Andhra Pradesh 502324, Inde

Les produits chimiques

On a aussi développé certains herbicides mais leur coût les met généralement hors d’accès du petit fermier. On devrait prendre conseil d’experts avant d’essayer d’éliminer le Striga de cette façon. De nombreux produits chimiques (strigol, éthylène et cytokinins) encouragent la germination des graines de Striga. Sans racine où se fixer les pousses meurent rapidement.

Le Striga est une menace sérieuse pour la production de nourriture. Une fois établi il est très difficile de s’en débarrasser. C’est seulement par un dur travail constant que l’on viendra à bout de cette terrible mauvaise herbe parasite. Assurez-vous bien que tous les fermiers de votre région soient conscients de ce problème. Ecrivez-nous SVP et parlez-nous de votre expérience sur ce problème.

Dr Imuetinyan Igbinnosa est un scientifique qui travaille pour le Programme de Recherche du Maïs à l’Institut International d’Agriculture Tropicale d’Ibadan au Nigeria.

John Wibberley est avec l’équipe d’Associés de Mission du Monde (WMA) et donne des séminaires au Collège Royal d’Agriculture.

Pourquoi le Striga est un tel problème

Le Striga se propage par graines. Celles-ci sont minuscules et sont produites en grandes quantités; elles peuvent survivre dans le sol pendant plusieurs années (dix au moins), surtout dans des terres sèches. Les graines germent seulement lorsqu’elles se trouvent près de racines de cultures sur lesquelles le Striga aime pousser. Les graines produisent des tubes (haustoria) qui se fixent sur les racines des cultures et leur volent eau et éléments nutritifs.

La jeune pousse totalement parasite reste souvent souterraine pendant plus d’un mois et fait un mal considérable aux cultures avant même que le fermier ne s’aperçoive de sa présence. Plus tard elle produit de petites feuilles vertes, poilues qui peuvent produire un peu de nourriture et la rendent semi-parasite. Les pousses peuvent en trois mois produire à nouveau des graines et les répandre dans la terre.

Les cultures affectées sont faibles, jaunes et se fanent puis meurent. Les rendements des cultures peuvent diminuer sérieusement même si le Striga ne les a pas totalement envahies. 

  • Plante affectée
  • Pousse souterraine de Striga fixée sur une racine de culture.

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