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La foi, l’Église et les soins de santé

Le Dr Ted Lankester nous parle du lien entre la foi et les soins de santé

Rédigé par Ted Lankester 2017 Disponible en Anglais, Français, Portugais et Espagnol

Une fille thaïlandaise, trois œufs à la main, est assise au centre d’un vieux pneu en caoutchouc.

Consommer des aliments sains et nutritifs peut nous aider à vivre plus longtemps. Photo : Andrew Philip/Tearfund

Un agent de santé malawite dans son uniforme blanc et rouge sourit à la caméra alors qu’il prend des notes.

De : Santé et foi – Pas à Pas 102

Des conseils en matière de premiers secours, des témoignages d'agents de santé, une étude biblique sur la guérison et bien plus encore

Dr Ted Lankester

Lorsque j’étais plus jeune, j’ai passé un certain nombre d’années à essayer de savoir si Dieu existait. Un jour, je me suis dit : « Si Dieu existe et si c’est un Dieu d’amour, comme on me le dit, alors il se fera sûrement connaître à moi. »  

En une semaine, après des années de quête, je me suis senti changé, transformé et convaincu. J’ai commencé à lire la Bible plus attentivement et j’ai découvert ce que j’appelle aujourd’hui « Le manifeste de Nazareth » (Luc 4:17-19). Lorsque Jésus s’est levé la première fois pour dire au monde qui il était et ce qu’il était venu faire, son énoncé de mission était tellement simple ! Celle-ci consistait à apporter la bonne nouvelle aux pauvres, à rendre la vue aux aveugles et à libérer les opprimés. 

Quelle grande vision ! Est-ce également la nôtre ? 

L’Évangile selon Matthieu (25:37-45) nous donne un peu plus de détails. Il nous est dit qu’à la toute fin, lorsque Dieu évaluera ce que nous avons fait dans la vie, il nous demandera si nous avons nourri ceux qui avaient faim et si nous avons pris soin des malades.

N’est-il donc pas évident que le travail de santé et de développement est une priorité absolument essentielle ?

Un partenariat sain

D’après les estimations du récent rapport de l’Organisation mondiale de la Santé, en Afrique, entre 30 et 70 pour cent des soins de santé sont dispensés par des organisations religieuses. Cela semble indiquer que de nombreuses personnes prennent Dieu au mot.

Mais il y a plus. Une récente étude révèle que dans le monde, plus de quatre personnes sur cinq ont des croyances religieuses. Dans de nombreux pays, ce chiffre est bien plus élevé.

J’ai beaucoup réfléchi à ces questions, et au lien entre foi et santé. Il me semble que les agents de santé qui sont enrichis par leur foi en Dieu doivent avoir deux priorités. La première consiste à partager et manifester le bonheur de connaître Dieu à nos amis, voisins et connaissances. La seconde consiste à partager les connaissances scientifiques que Dieu nous a données et à expliquer à nos amis et communautés comment vivre sainement (et bien sûr en donner l’exemple !).

Nous pouvons tous faire beaucoup

Pendant de nombreuses années, j’ai vécu avec ma femme et nos trois enfants dans une région isolée de l’Himalaya. Sur place, la plupart des habitants n’avaient aucun accès aux soins de santé. Nous avons donc travaillé avec les membres de la communauté pour parvenir à des solutions. Ensemble, nous avons trouvé des moyens d’empêcher et de soigner bien des maladies, grâce aux ressources locales, en formant des agents de santé, et en utilisant quelques médicaments de base. Nous avons constaté que quatre maladies sur cinq pouvaient être prévenues, soignées ou mieux gérées au niveau même de la communauté.

La plupart des problèmes de santé au sein de cette communauté découlaient de maladies infectieuses, d’une mauvaise nutrition et, de plus en plus fréquemment, de maladies non-transmissibles, telles que le diabète. Pourtant, nous pouvons tous appliquer des principes simples, que nous vivions en ville ou en zone rurale, que nous soyons riches ou pauvres. Si nous consommons des aliments sains et nutritifs, si nous maintenons un poids idéal et avons une activité physique régulière (dans un champ, dans la rue ou dans une salle de sport), nous pouvons prolonger notre espérance de vie. Ce n’est pas uniquement dans notre intérêt personnel, mais aussi pour que nous puissions soutenir notre famille, notre communauté et notre pays.

L’année dernière, je me suis rendu à la cathédrale anglicane de Freetown, en Sierra Leone. J’étais enchanté d’apprendre du doyen qu’ils s’investissaient dans les soins de santé, malgré toutes les difficultés auxquelles le pays avait été confronté. Récemment, un dimanche, les membres de la congrégation avaient été encouragés à faire vérifier leur tension artérielle par des médecins après le culte du soir. Une tension artérielle élevée est aujourd’hui la plus grande cause de décès dans le monde. La mesure de la tension artérielle peut donc être une formidable bénédiction que les responsables d’Église peuvent apporter à leur congrégation et à leur communauté.

Quelques conseils avisés et petites améliorations peuvent souvent nous octroyer des années de vie supplémentaire en bonne santé et nous permettre de continuer à apprécier et à servir le monde de Dieu. Ne vaut-il donc pas la peine d’aborder quelque chose d’aussi important dans nos sermons, nos écoles et nos instituts bibliques ?

Les Églises peuvent aider leur communauté à accéder à un dispositif de contrôle de la tension artérielle et à d’autres services de santé. Illustration : Petra Röhr-Rouendaal

Les Églises peuvent aider leur communauté à accéder à un dispositif de contrôle de la tension artérielle et à d’autres services de santé. Illustration : Petra Röhr-Rouendaal

Est-ce toujours une bonne nouvelle ?

Le lien entre la foi et les soins de santé est souvent une bonne nouvelle, mais pas toujours. Nous devons être conscients de certaines questions délicates concernant les aspects négatifs du lien entre foi et santé. J’en mentionnerai deux principales.

La première est la suivante : certaines personnes croient que seule la foi pourra guérir leur maladie. Du coup, si par exemple elles prennent un traitement antirétroviral pour le VIH, elles vont jeter leurs médicaments. De nombreuses personnes sont décédées à cause de ce conseil dangereux et mal avisé basé sur une fausse théologie. Le Dieu qui a créé la foi n’a-t-il pas également créé le monde ? Bien sûr que oui. Le Dieu qui nous aime nous donne également la science et la médecine pour nous montrer qu’il prend soin de nous.

Beaucoup d’entre nous remercions Dieu ou prononçons le « bénédicité » avant les repas, en demandant à Dieu de bénir la nourriture pour notre corps. De la même manière, lorsque je prends mes médicaments chaque matin pour contrôler ma tension artérielle ou pour diminuer mon cholestérol, je remercie Dieu pour mes traitements. Ils me permettent de courir 7 km à pied la plupart des week-ends, et de continuer à servir ma famille, ma communauté et mes patients.

La deuxième question difficile est la suivante : la foi et les soins de santé semblent parfois s’opposer l’un à l’autre. Les pratiques en matière de santé basées sur des données probantes et les bonnes pratiques s’opposent parfois à des croyances prônées par certains secteurs de l’Église (et certaines religions). Considérons par exemple quelques domaines de la santé sexuelle et reproductive. Je vais peut-être faire controverse auprès de certains lecteurs, en disant que l’utilisation de contraceptifs a permis d’éviter la conception d’un grand nombre d’enfants non désirés et de préserver la dignité, la santé et la liberté d’innombrables femmes. Nous pouvons être reconnaissants envers Dieu pour cela et utiliser des contraceptifs d’une manière qui honore Dieu, et non pas pour faciliter la promiscuité.

En tant qu’enseignants, convient-il de parler de la foi ?

The Lancet est l’une des principales publications de renommée mondiale sur la médecine et la santé. En 2015, la revue a consacré pour la première fois un numéro entier au rôle de la foi dans les soins de santé.

Voici l’une de ses conclusions :

« Les organisations religieuses dispensent un volume substantiel de soins de santé, et leur vision commune en matière d’intendance, d’inclusivité, de dignité et de justice fait que bon nombre de ces organisations sont des partenaires idéaux pour réaliser les Objectifs de développement durable post-2015. » (William Summerskill et Richard Horton).

Certain(e)s d’entre vous qui lisez cet article êtes peut-être professeur(e)s d’école ou universitaires, ou enseignant(e)s spécialisé(e)s. Vous êtes peut-être réticent(e)s à l’idée d’introduire le thème de la foi dans vos cours sur la santé, car cela vous semble non scientifique ou sans rapport. Mais est-ce vraiment le cas ? The Lancet en a pourtant reconnu l’importance. Nous savons que les hôpitaux, les centres de santé et les programmes de santé communautaire gérés par des Églises sauvent chaque jour des milliers de vies. Alors bien que nous devions connaître et respecter les règlements, nous sommes tout de même « autorisés » à parler du rôle de la foi dans les milieux sécularisés. Si nous n’en parlons pas, nous ne transmettons pas l’intégralité du message sur le rôle essentiel des organisations religieuses dans le monde moderne.

NOTRE RÉPONSE

  • Si vous êtes pasteur ou responsable d’Église, profitez du respect que suscite votre position pour promouvoir une bonne santé auprès de votre congrégation et de votre communauté. 
  • Si vous êtes agent de santé et de développement, n’hésitez pas à vous appuyer sur la récente étude qui vous permet d’intégrer la foi dans votre travail et votre enseignement, et vous y encourage.
  • Si vous travaillez pour une ONG séculière, envisagez d’aborder respectueusement les questions liées à la foi avec les personnes avec qui vous travaillez.

Remercions tous Dieu d’avoir créé notre foi, notre monde et des moyens qui nous permettent de prévenir et de soigner les maladies. Nous pouvons être très reconnaissants pour les dons merveilleux que sont la foi, la santé et la créativité avec lesquels il nous invite à travailler, et qu’il nous donne à apprécier. 


Sites internet :
www.chgn.org

Email : [email protected]

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Rédigé par

Rédigé par  Ted Lankester

Le Dr Ted Lankester est membre du comité de rédaction de Pas à Pas et cofondateur du réseau Arukah. Il est coauteur de Setting up community health and development programmes in low and middle income settings [Mise sur pied de programmes de santé et de développement communautaires dans les pays à revenu faible ou intermédiaire]

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