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Ibtida

Un programme de rééducation des drogués, basé dans la communauté : un projet du  Diocèse de Karachi, Eglise du Pakistan

1995 Disponible en Français, Anglais, Portugais et Espagnol

Des magazines Pas à Pas en français, espagnol, portugais et anglais, étalés sur un bureau en bois.

De : Reeducation des drogues – Pas à Pas 23

Comment soutenir les personnes souffrant d’addiction et sensibiliser les gens au problème de la toxicomanie

Un programme de rééducation des drogués, basé dans la communauté : un projet du  Diocèse de Karachi, Eglise du Pakistan

Le nombre officiel de consommateurs d’héroïne au Pakistan était de 1,5 million en 1994. 80% de l’héroïne de l’Ouest passe par le Pakistan à présent, et les cargaisons proviennent principalement de la ville de Karachi. L’opium, à partir duquel on fait l’héroïne, est cultivé le long de la frontière afghane (le Croissant d’Or). A Karachi, un homme adulte sur six consomme de l’héroïne. Malgré leur illégalité, les drogues sont bon marché à l’achat et dans bien des quartiers de la ville elles se consomment dans la rue à la vue de tous. Une partie du problème est le manque de motivation dont souffrent tant d’hommes jeunes. L’ennui et la frustration font que beaucoup se tournent vers l’héroïne.

Les gouvernements étrangers offrent leur assistance en introduisant des programmes de cultures alternatives. La loi et les forces de l’ordre essayent d’empêcher la distribution de drogues. Cependant, les énormes bénéfices en jeu rendent leur travail très difficile. Les hôpitaux fournissent une désintoxication pour un nombre limité de drogués, mais il n’y a que peu de suivi, et un pourcentage élevé de rechutes.

Ibtida travaille avec les toxicomanes depuis 1984. Ibtida signifie commencement en Urdu. Le programme aide les gens de toutes convictions religieuses à se détourner de la drogue et est convaincu que la meilleure façon de ne pas retomber dans la dépendance est de changer de vie. Le gouvernement et le secteur privé mettent l’accent sur les services de désintoxication. Ibtoda offre une nouvelle approche envers les drogués et met l’accent sur la rééducation au sein de la communauté et une réponse spirituelle à leur message de repentir. « Nous remarquons que de plus en plus de drogués répondent à notre appel de se repentir du pêché de la consommation de drogue, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou hindous, » dit Philip Simpson. « Nous prions au nom de Jésus et les gens reconnaissent la puissance de son nom quelle que soit leur foi personnelle ». Nombreux sont ceux qui, une fois guéris avec Ibtida, disent que la prière est plus puissante que la médecine. « Nous savons que la majorité des drogués vont arrêter de prendre de la drogue pendant un petit moment et puis ils recommenceront. Nous avons pour objectif de travailler avec les gens jusqu’à ce qu’ils se sentent forts dans leur nouvelle vie.»

La majorité des gens arrête l’héroïne chez eux. Il faut trois personnes pour arriver à traverser la période traumatique du sevrage :

Un qui veuille - le drogué lui- même  doit désirer sortir de la dépendance.

Un qui veille - un membre de la famille du drogué qui soit prêt à être avec lui 24 heures sur 24.

Un qui aide - un travailleur ou un volontaire qui a vécu cela personnellement et qui connaît de très près la souffrance et les sentiments que traverse l’autre.

Mais, comme le savent bien tous les drogués, la tache ne s’arrête pas là. Il faut se forger une nouvelle vie où la drogue n’a plus aucune place. Il y a cinq aspects au programme Ibtida :

Délivrance On rend visite aux drogués dans leur communauté pour déterminer ceux qui réellement veulent s’en sortir. Le sevrage a généralement lieu à la maison et sans médication. Ibtida organise aussi des camps de sevrage tous les 3 mois.

Discipline Les drogués sont encouragés à assister à des réunions de suivi pendant trois mois et ils y reçoivent une aide à la foi sociale et spirituelle. Il y a une réunion mensuelle où assistent les parents féminins du drogué pour l’encourager. Chaque drogué est encouragé à fixer des buts et à organiser le temps qu’il a à sa disposition. Des « anniversaires » sont fêtés quand le drogué a réussi à passer le cap d’un mois, trois mois, six mois et un an sans toucher à la drogue : il reçoit alors de petits cadeaux. Une nouvelle idée est celle d’un groupe intensif de guérison en 90 jours mené à partir d’un centre journalier.

Faire des disciples Chaque drogué est placé dans un petit groupe, « une cellule » plus intime, pour apprendre et partager la Bible, discuter avec les autres et recevoir une aide socio-psychologiques. On les encourage plus tard à accompagner les travailleurs dans leurs visites chez les autres. Ceci est important car ils apprennent par leurs expériences. Les travailleurs en forment d’autres. Le témoignage de quelqu’un qui vient de se détourner de la drogue est aussi très important : les drogués penseront : « S’il y est arrivé, pourquoi pas moi ? »

Diffusion L’information sur la rééducation des drogués se diffuse par des conférences à des groupes variés et par la production de prospectus, de fascicules et d’un magazine en Urdu- Payyam-e-Ibtida- depuis notre centre de publications où les prix sont très modestes.

Développement Le réseau de contacts- DAWN, the Drug Addiction Workers Network- se développe avec le soutien d’autres groupes au Pakistan, en vue de s’appuyer et s’encourager. Il y a un camp de formation une fois par an pour toxicomanes et volontaires.

Exception faite des camps, tout le travail d’Ibtida est basé dans la communauté. Contrairement aux centres résidentiels, Ibtida peut être actif parmi un grand nombre de gens, de manière que lorsque les drogués sont prêts à réagir positivement, ils aient déjà eu un contact avec le projet.

Depuis ses débuts, Ibtida a établi le contact avec des milliers de drogués. En 1993, l’organisation a travaillé avec environ 750 toxicomanes. De ceux-ci, 250 se sont détournés de l’héroïne, une centaine s’est détournée de toutes les drogues, et plus de 50 ne touchent plus du tout à la drogue depuis un laps de temps qui va de six mois à neuf ans. Nos espoirs pour l’avenir sont de voir :

  • Un projet dans chaque diocèse
  • Un travailleur dans chaque paroisse
  • Un enseignant dans chaque école, aidant tous les enfants à prendre conscience de la drogue et de ses conséquences.

Bien qu’Ibtida soit un tout petit groupe face à un énorme problème, ils sont optimistes. En Urdu on dit : « Diye se diya jelao » - « Une lumière en allume une autre. »

Philip et Rachel Simpson sont des Partenaires en Mission de CMS qui travaillent avec Ibtida depuis neuf ans.

Ibtida, PO Box 10433, Karachi 75530, Pakistan

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