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Interviews

L’histoire de Minoti - L’impact du Programme Micro-finance de HEED

Elgin Saha. J’ai récemment assisté à un séminaire de formation d’une journée pour les représentantes élues de Fakirhat Thana Nirbahi, au Sud du Bangladesh. HEED a mis en place un certain nombre de groupes de femmes dans cette région et un tiers des responsables élues venaient de nos groupes HEED.

2004 Disponible en Anglais, Français, Espagnol et Portugais

Photo : Richard Hanson/Tearfund

De : Comment bien gerer son argent – Pas à Pas 57

Conseils pratiques pour bien gérer l’argent, à la maison et dans les petites organisations

Photo: Richard Hanson/Tearfund

Photo: Richard Hanson/Tearfund

Elgin Saha.

J’ai récemment assisté à un séminaire de formation d’une journée pour les représentantes élues de Fakirhat Thana Nirbahi, au Sud du Bangladesh. HEED a mis en place un certain nombre de groupes de femmes dans cette région et un tiers des responsables élues venaient de nos groupes HEED.

C’est là que j’ai rencontré Minoti, l’une des responsables élues, qui assistait au séminaire. Je l’ai reconnue car elle avait travaillé avec nous comme volontaire médicale, il y a 15 ans. J’ai été si étonnée de la voir là que j’ai décidé de lui rendre visite et de parler avec elle pour en apprendre plus sur son histoire. En tant que femme d’un hindou, être élue comme représentante publique locale n’est pas seulement un succès, c’est un incroyable succès !

Minoti : volontaire médicale de son village

Minoti a reçu une formation pour l’aider dans son rôle d’accoucheuse traditionnelle. Son rôle est d’aider les femmes enceintes, avant et après la naissance et elle reçoit une somme modique pour ce service. Après les campagnes de planning familial, il y a eu moins de naissances et ses petits revenus ont encore baissés. Son mari, un agriculteur, n’avait malheureusement pas assez de terres afin de produire de la nourriture pour toute l’année. Ils avaient dû hypothéquer une partie de leurs terres auprès d’un propriétaire local pour obtenir l’argent nécessaire au traitement médicale de sa belle-mère. Comme Minoti et son mari n’ont pas pu rembourser l’argent de l’hypothèque, la terre est restée aux mains du propriétaire local. Malheureusement, la belle-mère de Minoti est décédée de tuberculose.

Quelques temps plus tard, Minoti a été choisie pour devenir volontaire médicale du village (VMV). Elle a pu gagner un peu d’argent en vendant des dalles pour les latrines dans son village. Elle gagnait 20% sur chaque vente de dalle. Pendant ses quatre ans de volontaire médicale, elle a réussi à encourager 90% des habitants de son village à installer des latrines. Cependant, ses revenus ont de nouveau baissé quand tous les villageois ont eu leurs latrines.

Minoti monte son propre commerce

Minoti est ensuite entrée dans un groupe local d’épargne organisé par HEED. Comme membre, elle a reçu son premier petit prêt de 2 000 taka (30 $US). Elle a utilisé ce prêt pour démarrer un élevage de canards et un petit jardin potager. Minoti est une femme qui travaille toujours dur et en y mettant tout son coeur. Aussi, Dieu l’a-t-il récompensée pour tous ses efforts. Avec cette double réussite (canards + jardin), Minoti et son mari ont pu racheter la terre qui avait été hypothéquée pendant plus de 12 ans. Cela n’a pas été facile mais elle a demandé à la sanghothan (l’élue locale) de l’aider.

Malheureusement, son succès n’a pas duré longtemps car les élevages de crevettes ayant remarquablement prospéré dans la région, elles ne pouvaient plus laisser sortir ses canards (de peur qu’ils mangent les crevettes). Minoti a donc dû encore changer de commerce.

L’élevage de volailles de Minoti

Minoti a demandé un prêt plus important à HEED pour monter un petit élevage de volailles. HEED venait juste de lancer ces programmes pilotes de Micro-finances. Minoti a reçu un prêt de 30 000 taka (450 $US). Elle a commencé avec 500 poussins d’un jour et a déclaré que Dieu avait été tellement bon dans tout ce qu’elle entrepris ! Dès la première année, son élevage de volailles a été un réel succès. Elle a obtenu les meilleurs résultats parmi douze personnes ayant reçu des prêts identiques. L’année suivante, sa fille et son fils ont obtenu de bons résultats à l’école. Sa fille suit à présent une formation pour devenir médecin et Minoti déclare que c’est sa meilleure récompense !

Minoti passe encore beaucoup de temps à s’occuper de son élevage de poulets. Elle en est naturellement très fière. Elle y élève des volailles pour leur viande et leurs oeufs. Ses revenus mensuels dépassent maintenant 10 000 taka (150 $US). Lors de ma visite, je l’ai questionnée sur son succès et ses projets d’avenir.

Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais décidé elle-même de changer quoique ce soit dans sa vie mais qu’au contraire elle dépendait de Dieu pour qu’il la conduise au gré des circonstances. « HEED m’a aussi aidée et motivée pour changer le cours de ma vie. Mon mari passe plus de temps à l’élevage des volailles afin que je puisse me consacrer davantage à la communauté maintenant que j’ai été élue représentante de notre région. »

J’ai demandé à Minoti ce qui l’a encouragée à se présenter à l’élection. Elle m’a répondu : « Les hindous sont un groupe minoritaire ici. Nous subissons beaucoup de harcèlement et d’oppression. Maintenant mon commerce marche bien et tout le monde le sait. Mais si je ne m’étais pas présentée à une position politique, personne ne m’offrirait la moindre sécurité. Maintenant, par la grâce de Dieu, j’ai été élue. J’ai donc quelque influence et pouvoir. Si je me présente au poste de police avec une demande précise, ils essayeront au moins de m’aider. Sans cette position, personne ne nous écouterait. »

« En tant que responsable politique hindoue, je dois faire face à de nombreuses menaces. Mais le fait que nous soyons estimés dans la communauté préserve la sécurité de notre famille et aussi celle d’autres minorités du village. »

Je lui ai demandé si en tant que responsable élue, elle n’aiderait que les minorités. « Certainement pas, » a-t-elle répondu « j’ai plus d’amis musulmans qu’hindous et ils m’aident beaucoup. De nombreux membres de la communauté musulmane sont aussi vulnérables. »

J’ai aussi demandé à Minoti quelle part du prêt de HEED lui restait encore à rembourser et ce qu’elle comptait faire ensuite. Elle m’a déclaré qu’il ne lui restait plus qu’un seul mois à rembourser et qu’elle n’avait pas l’intention, pour l’instant, de demander un autre prêt. Cependant, dans l’avenir, elle aimerait demander un prêt pour louer plus de terre afin de lancer un projet de pisciculture avec une petite coopérative locale.

Sur le chemin du retour, j’ai continué à penser à Minoti. Le développement peut signifier beaucoup de choses :

  • changement
  • renforcement du pouvoir
  • autorité politique
  • paix
  • vivre en harmonie avec les autres (sécurité)
  • partager le don

L’histoire de Minoti montre un grand nombre de facteurs de succès du développement. Le développement est un mouvement continu et Minoti réfléchit toujours à de futures entreprises.

En tant qu’agence chrétienne de développement, HEED encourage l’espoir, la lumière et la vie. J’ai trouvé les trois dans la vie de Minoti. Elle parle souvent de la grâce de Dieu dans sa vie. C’est à lui que revient la gloire de tous ces changements.

Elgin Saha est Directeur de HEED, groupe de développement basé sur la chrétienté qui travaille au Bangladesh depuis 25 ans. Son adresse est PO Box 5052, New Market, Dhaka 1205, Bangladesh. Email : [email protected]

Programme Micro-finance de HEED

HEED a maintenant 80 000 clients dont 72 000 sont des femmes. En général, 96% des prêts sont remboursés. Jusqu’à présent, cette organisation a distribué plus de £ 10 million répartis sur plus de 200 000 prêts séparés. Les membres des groupes d’épargne ont maintenant épargné presque un million de livres.

HEED a trouvé que :

  • Les gens pauvres sont capables de rembourser un crédit alors qu’ils n’offrent aucune garantie (ils ne possèdent ni terre ni maison).
  • Ils ne peuvent recevoir de prêts que des ONG car les banques refusent de leur prêter de l’argent.
  • Il faut une discipline sévère pour développer une culture d’épargne et de crédit.
  • On ne peut prêter qu’aux groupes qui se portent garants des prêts.

HEED fait payer un taux d’intérêt de 12%. 2% sont conservés dans un fonds social pour couvrir les pertes. Les prêts doivent être remboursés en 12 mois, mensuellement.

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