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Handicap et catastrophes

Placer les personnes en situation de handicap au cœur de la réduction des risques de catastrophe.

2019 Disponible en Anglais, Français, Portugais et Espagnol

Le modèle de Gaibandha inscrit les personnes en situation de handicap au coeur de la réduction des risques de catastrophe. Photo : Centre for Disability in Development (CDD)

Le modèle de Gaibandha inscrit les personnes en situation de handicap au coeur de la réduction des risques de catastrophe. Photo : Centre for Disability in Development (CDD)

Une dame vêtue d’un sari rouge se déplace en fauteuil roulant près d’une maison.

De : Vivre avec un handicap – Pas à Pas 108

Conseils pratiques pour aider nos Églises et nos communautés à mieux intégrer les personnes en situation de handicap

Les catastrophes, comme les inondations, les cyclones, les tsunamis et les tremblements de terre, entraînent souvent des pertes de vies humaines, d’infrastructures et de biens. Elles causent également des blessures et des traumatismes. Pourtant, tout le monde n’est pas touché par les catastrophes de la même manière : tout dépend de la vulnérabilité de chacun.

La vulnérabilité tient à nombreux facteurs, dont le sexe, l’âge, la santé, la pauvreté et le degré de soutien de l’État. Les personnes en situation de handicap sont souvent particulièrement vulnérables en situation de catastrophe.

Il y a de nombreuses raisons à cela.

  • Les personnes en situation de handicap dont le statut social est faible peuvent être exclues des discussions communautaires sur les mesures à prendre en situation de catastrophe. 
  • Une personne atteinte de déficience auditive n’entendra pas les alertes diffusées par la radio ou les haut-parleurs. 
  • Les avertissements et symboles visuels ainsi que les panneaux indicateurs ne sont d’aucune utilité pour les personnes atteintes de déficience visuelle. 
  • Il peut être très stressant pour une personne atteinte de déficience intellectuelle d’être confrontée à une situation de catastrophe en l’absence de sa famille. 
  • Les personnes en situation de handicap peuvent avoir des difficultés pour aller se mettre à l’abri dans un lieu sûr, et elles sont parfois oubliées lors de la distribution de l’aide d’urgence.

Tout effort pour réduire les risques et l’impact des catastrophes doit inclure tout le monde, y compris les personnes en situation de handicap.

Le modèle de gaibandha

Le modèle de Gaibandha repose sur l’expérience de la CBM et de ses partenaires dans les communautés touchées par les inondations dans la région de Gaibandha, au Bangladesh. Ce modèle inscrit les personnes en situation de handicap au cœur de la réduction des risques de catastrophe. Les personnes qui le mettent en œuvre sont des agents du changement qui travaillent avec leurs communautés pour s’assurer que les besoins de tout le monde sont pris en compte et que personne n’est oublié.

Le modèle de Gaibandha propose cinq étapes importantes :

Étape 1 – Constituer de solides groupes d’entraide

Il existe de nombreux avantages à réunir des personnes en situation de handicap au sein de groupes d’entraide. Parmi ceux-ci :

  • la possibilité de nouer des relations, de discuter de leurs préoccupations et de se soutenir mutuellement 
  • le renforcement de la confiance en soi et le développement de compétences de leadership 
  • la possibilité d’accéder à des formations, p. ex. comment se préparer aux catastrophes, ou les droits des personnes en situation de handicap 
  • une voix collective pour le plaidoyer : il est plus facile de réclamer un changement lorsque l’on fait partie d’un groupe que lorsque l’on est seul (voir Étape 2) 
  • une meilleure compréhension des besoins de chacun, de leurs compétences et de leurs capacités  
  • la possibilité d’épargner à petite échelle et d’accéder au crédit, ce qui permet d’améliorer les moyens de subsistance et les revenus (voir Étape 5).

Dans la région de Gaibandha au Bangladesh, les groupes d’entraide participent à toutes les activités de réduction des risques de catastrophe, y compris à des exercices de simulation et à des systèmes d’alerte précoce. En situation de catastrophe, ils contribuent à identifier les personnes qui ont besoin d’être secourues et à prendre en charge celles qui se sont réfugiées dans des abris.

Grâce à cela, les personnes en situation de handicap sont de plus en plus respectées car elles sont reconnues comme étant de précieux membres de la société, et bon nombre d’entre elles sont devenues des leaders communautaires. Le fait de travailler ensemble à la réalisation d’un but commun et de tenir compte des besoins de toutes sortes de personnes permet d’élaborer des stratégies et des plans plus efficaces, et de réduire la stigmatisation et la discrimination.

Dans de nombreux pays, dont le Bangladesh, les personnes en situation de handicap sont particulièrement vulnérables aux inondations et à d’autres catastrophes. Photo : CBM/Patwary

Dans de nombreux pays, dont le Bangladesh, les personnes en situation de handicap sont particulièrement vulnérables aux inondations et à d’autres catastrophes. Photo : CBM/Patwary

ÉTAPE 2 – Mener un plaidoyer auprès des autorités locales

Les groupes d’entraide font partie de la communauté dans laquelle ils vivent. Ils doivent trouver leur voix, non seulement pour eux-mêmes mais pour l’ensemble de la communauté.  

Depuis qu’ils ont bénéficié d’une formation adéquate, les groupes d’entraide de Gaibandha sont très engagés dans des activités de sensibilisation et de campagne pour le changement. Ils invitent régulièrement des représentants des autorités et des journalistes à assister à leurs activités de gestion des catastrophes, et ont établi de bonnes relations avec eux. Ils ont mené une campagne fructueuse pour l’amélioration des routes et le renforcement de la digue, pour une distribution équitable de l’aide lors des inondations, pour des prestations d’invalidité, pour l’admission des enfants en situation de handicap dans les écoles et pour l’accessibilité aux bâtiments publics pour les personnes en fauteuil roulant. 

En promouvant des causes communautaires au lieu de se contenter de défendre les droits des personnes en situation de handicap, les groupes ont gagné le respect de la communauté et des autorités. En plus de prêter davantage attention aux groupes d’entraide et à leurs requêtes, le gouvernement a également commencé à demander l’aide des membres des groupes d’entraide pour former leur propre personnel.

Étape 3 – Ne laisser personne de côté

Il est indispensable de prévoir des systèmes d’alerte précoce accessibles et des procédures d’évacuation efficaces pour assurer la sécurité de tous les membres de la communauté. Un système mis en œuvre dans la région de Gaibandha a déjà permis de sauver des vies.

  • Pendant les exercices de simulation, les plans d’évacuation sont passés en revue. Les membres de la communauté sont formés à participer à l’évacuation des plus vulnérables. 
  • Des comités de gestion des catastrophes (qui incluent des personnes en situation de handicap) sont chargés de tenir à jour les échelles de crue et de recueillir des informations auprès du gouvernement et des médias pour prévoir les inondations et les autres catastrophes.  
  • Chaque famille prépare un sac de secours qui contient des aliments secs, des bougies, des vêtements, des médicaments, des comprimés de purification de l’eau et d’autres articles de première nécessité. 
  • Si une crise survient, les membres des comités en informent leur communauté au moyen d’annonces diffusées via des haut-parleurs et de drapeaux de couleur. Les personnes particulièrement vulnérables sont directement averties. 
  • Tout le monde reçoit de l’aide pour parvenir à un abri sûr, équipé de toilettes et d’un point d’eau accessibles. 
  • Les comités de gestion des catastrophes collaborent avec le gouvernement bangladais pour s’assurer que l’aide d’urgence parvient à toutes les personnes qui en ont besoin. Ils travaillent également ensemble après les catastrophes, en aidant les communautés à reconstruire les maisons et à rétablir les moyens de subsistance.

Étape 4 – Travailler avec les écoles

Suite à une catastrophe, les écoles ferment souvent pendant plusieurs semaines, ce qui perturbe considérablement la scolarité des élèves.

À Gaibandha, la situation a été considérablement améliorée en faisant participer les écoles aux différentes activités de sensibilisation.

  • Les écoles ont élaboré des plans d’urgence : les élèves sont incités à effectuer le trajet de leur maison à l’école en bateau pendant les inondations, et des espaces sûrs ont été aménagés sur des terrains en hauteur pour continuer à assurer les cours. 
  • Les élèves sont sensibilisés aux catastrophes dans le cadre du programme scolaire, et font régulièrement des exercices de simulation pour apprendre à assurer leur sécurité. Les enseignants invitent les enfants en situation de handicap à s’exprimer sur l’incidence des inondations et des autres types de catastrophes sur leur vie. 
  • Des membres de groupes d’entraide se rendent souvent dans les écoles pour sensibiliser les élèves aux questions liées au handicap. Grâce à tout cela, les écoles acceptent davantage d’enfants en situation de handicap, et de nombreux enseignants demandent d’être mieux formés à l’éducation inclusive. 
  • Les élèves sont devenus d’importants communicateurs, non seulement sur les risques de catastrophe, mais aussi sur le handicap. Tout cela contribue à éradiquer la stigmatisation et les préjugés dans leurs communautés.

Étape 5 – Promouvoir et soutenir les moyens de subsistance

Bon nombre des membres des groupes d’entraide de Gaibandha ont aujourd’hui des moyens de subsistance sûrs et productifs. C’est parce qu’ils s’entraident pour essayer de nouvelles choses, et parce que les gens ont pris confiance en eux pour créer leur propre petite entreprise. Certaines activités sont collectives (p. ex. production de maïs), ce qui implique que les tâches peuvent être réparties entre les membres en fonction de leurs capacités respectives. 

Le fait d’avoir des revenus réguliers permet aux gens d’améliorer leur logement, les abris des animaux et l’approvisionnement en eau, pour qu’ils soient plus résistants lors d’une catastrophe. Ils peuvent également se relever plus rapidement s’ils ont un peu d’argent de côté et s’ils peuvent rapidement reprendre leurs activités.

Définitions

Risque de catastrophe Interaction entre la probabilité de survenue d’un événement dangereux (p. ex. inondation) et ses conséquences négatives sur les vies humaines et les biens. 

Réduction des risques de catastrophe Recours à des stratégies et des pratiques visant à réduire la survenue des aléas, à diminuer la vulnérabilité des populations et de leurs biens, et à renforcer la capacité des populations à faire face à l’impact de ces aléas.


Adapté de Saving lives and leaving no one behind: the Gaibandha model for disability-inclusive disaster risk reduction, publié par CBM en 2018.

CBM est une organisation chrétienne internationale de développement qui vise à améliorer la qualité de vie des personnes handicapées. www.cbmuk.org.uk 

cbmuk.org.uk
Pour télécharger des informations sur le modèle du CBM Gaibandha pour la réduction des risques de catastrophe (mentionné aux pages 8 et 9), allez sur le site internet ci-dessus et cherchez « Gaibandha ».

 

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