par Dr Edwin J Pugh.
Lors de catastrophes ou dans les camps de réfugiés, les maladies infectieuses constituent un danger potentiel majeur pour la santé. Ceci est dû à divers facteurs incluant le surpeuplement et l’alimentation insuffisante. Lorsque des gens vivent entassés dans un environnement insalubre, et que la malnutrition affaiblit leur résistance aux maladies, des maladies infectieuses peuvent se propager rapidement, avec des conséquences graves, à moins que des mesures efficaces de contrôle soient mises en place.
Les maladies dans ces situations de catastrophe peuvent être généralement divisées en deux catégories. Il y a d’abord celles qui sévissent plus particulièrement lorsqu’un camp ou une communauté de réfugiés vient juste de s’installer - ce sont par exemple la malaria, le choléra, le typhus, la typhoïde et la diarrhée - et ensuite celles qui surviennent quand le camp est établi depuis quelques mois - telles que la dengue, l’hépatite, la grippe, la rougeole, la méningite, la maladie du sommeil, la coqueluche et la fièvre jaune. Pour la majorité des populations réfugiées, les épidémies de rougeole sont un jour ou l’autre responsables de bien des morts.
Le rôle de la vaccination
Priorité doit être donnée à la lutte contre les facteurs qui causent les maladies, en fournissant une meilleure alimentation, de l’eau et des installations sanitaires adéquats. Les programmes de vaccination ont la capacité de prévenir beaucoup de maladies.
Comment réussir?
Les vaccinations ne peuvent être efficaces que si l’on obtient une très forte participation de la population réfugiée, et des vaccins en bon état. Pour obtenir une bonne couverture immunitaire, le programme doit être bien organisé et tenir compte de la perception culturelle qu’en ont les réfugiés ainsi que de la façon dont ils sont organisés. De plus, il faut une chaîne du froid appropriée pour les vaccins. Ceux-ci doivent être réfrigérés correctement à tout moment. Si cela n’est pas possible, le programme de vaccination ne devrait pas avoir lieu.
L’organisation du programme
L’organisation d’un programme de vaccination quel qu’il soit devrait impliquer le gouvernement du pays où il a lieu. En plus, l’aide d’agences extérieures comme l’OMS et UNICEF pourrait être encouragée. La communauté réfugiée peut être une ressource à valoriser par la formation d’une équipe de personnes réfugiées à la pratique de la vaccination et à l’enregistrement des données. L’ensemble de la communauté devrait être activement impliqué dans le programme dès sa planification.
Choisissez la bonne méthode
Pour obtenir une participation et un taux d’immunisation élevés, on peut utiliser trois méthodes…
- On peut vacciner les réfugiés à leur arrivée au camp ou dans la communauté.
- On peut organiser des campagnes de masse parmi la population réfugiée.
- On peut identifier les individus ‘à risque’ lors de leur visite aux dispensaires et dans le cadre des services de santé maternelle et infantile.
Le choix de la méthode dépendra de l’organisation et du degré de maturité du camp de réfugiés. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées simultanément.
Le Dr Edwin Pugh est le Directeur de la Santé Publique du District de Santé de Darlington, Royaume-Uni. Il a une expérience pratique des situations d’urgence sur le terrain en Thaïlande, à la frontière cambodgienne et en Iran du Sud.