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Créer des ponts entre les religions

L'importance de la liberté de religion et de conviction

Rédigé par Mengistie Rebsso et Nadia Vermaak 2024 Disponible en Anglais, Espagnol, Portugais et Français

Des femmes et des hommes nigérians défilent en tenant des pancartes et des bannières avec des messages de paix

Au Nigéria, des représentants de différentes religions participent à une manifestation pacifique lors de la Journée internationale de la paix. Photo : Promise Salawu/Tearfund

Au Burundi, un homme souriant se tient debout au milieu d'un groupe de femmes assises, vêtues d'habits aux couleurs vives

De : Paix et réconciliation – Pas à Pas 121

Mesures que nous pouvons prendre pour contribuer à consolider la paix et encourager la réconciliation dans nos foyers et nos communautés

« Aujourd’hui, alors que nous arrivions de Ninive, l’agent du poste de contrôle nous a demandé qui nous étions, ce à quoi nous avons répondu : un Kakaï, un Yézidi, des chrétiens et des Shabaks. L’officier était choqué d’entendre que toutes ces ethnies et ces différents groupes religieux voyageaient ensemble. » Un participant au consortium JISRA en Irak 

Dans de nombreuses régions du monde, la discrimination, les incompréhensions, les luttes de pouvoir et l’intolérance mènent à la violence religieuse. L’impact est dévastateur sur les communautés locales, surtout sur les personnes qui vivent dans la pauvreté. 

Le projet Initiative Conjointe pour une Action Religieuse Stratégique (JISRA, Joint Initiative for Strategic Religious Action), d’après le mot arabe jisr, qui signifie « pont », promeut des sociétés pacifiques et justes où chacun jouit de la liberté de religion et de croyance. Il s’agit d’un partenariat de 50 organisations de la société civile en Éthiopie, en Indonésie, en Irak, au Kenya, au Mali, au Nigéria et en Ouganda. 

L’approche de dialogue communautaire des partenaires de JISRA encourage les personnes de différentes confessions à avoir des conversations franches, à identifier leurs problèmes communs et à trouver des solutions communes. Les participants nouent ainsi des relations plus étroites, tout en acquérant les compétences dont ils ont besoin pour faire face aux tensions dans leurs communautés.

Yordanos Asnake, un chrétien d’Éthiopie, raconte : « Les ateliers ont changé ma façon de voir la religion islamique et ont considérablement amélioré mes relations avec les musulmans. Maintenant je comprends mieux la contribution de tous les acteurs religieux à la coexistence pacifique dans notre communauté. »

Mobiliser les jeunes

Souvent négligés dans les processus de consolidation de la paix, les jeunes ont pourtant un rôle essentiel à jouer. Parmi les activités de JISRA visant à accroître la participation des jeunes, il y a des événements sportifs et des séjours où des jeunes de différentes confessions peuvent se faire des amis, discuter de leurs croyances, partager leurs difficultés et réfléchir à des solutions pour vivre en paix ensemble. 

Meseret Tadesse participait régulièrement à de violents mouvements de protestation de jeunes en Éthiopie, mais aujourd’hui elle voit les choses différemment : « Dans notre culture, les conflits ethniques et religieux deviennent souvent violents. Grâce à la formation JISRA, de nombreux jeunes comme moi sont en train de prendre conscience que la communication non-violente est le meilleur moyen de créer une culture de coexistence pacifique. 

Dans mon établissement scolaire, deux groupes religieux sont entrés en conflit, et j’ai pu leur venir en aide. J’ai commencé par m’adresser à ceux du côté musulman, et bien que je sois chrétienne, ils ont favorablement accueilli mon raisonnement sur la réconciliation. Je me suis ensuite tournée vers le groupe chrétien. Et enfin, je les ai réunis et les ai aidés à se pardonner et à discuter ouvertement de leurs problèmes. » 

« Sans les femmes, il ne peut y avoir de paix durable. »

Égalité hommes-femmes

Sans les femmes, il ne peut y avoir de paix durable. Et pourtant, les inégalités entre les hommes et les femmes au sein des familles et des communautés empêchent bien souvent les femmes de pleinement participer aux activités de consolidation de la paix. Les partenaires de JISRA s’efforcent de faire évoluer cette situation par le biais de formations et de conférences auxquelles hommes et femmes sont conviés. 

Haleemah Ahmed est conseillère genre et consolidation de la paix pour l’organisation Development Initiative of West Africa. Elle explique : « Nous avons vu le rôle notable que peuvent jouer les femmes dans les processus de consolidation de la paix à travers le monde. Il est important qu’elles soient au premier plan des activités et que leur voix soit entendue. »

Après avoir assisté à un atelier JISRA sur l’égalité hommes-femmes, M. Modibo, un chef musulman au Mali, partage désormais l’avis de Mme Ahmed : « Honnêtement, l’atelier m’a touché et m’a ouvert l’esprit. En tant que chef de famille, avec toute mon autorité, je n’avais pas beaucoup de considération pour ma femme. Je suis désormais plus respectueux envers elle et ce que j’ai remarqué, c’est qu’elle-même me respecte aussi. Il y a une harmonie dans ma famille qui n’existait pas auparavant. Je n’arrive pas à le croire. »

Responsables religieux

Le dialogue interconfessionnel entre responsables religieux influents permet d’établir des relations de confiance et d’améliorer la tolérance et la compréhension entre les religions. 

Ali Thiam, membre du Haut Conseil islamique de Ségou au Mali, témoigne : « Je n’aurais jamais pu imaginer qu’il puisse y avoir une quelconque collaboration entre chrétiens et musulmans dans ce pays. Avec toutes ces activités, nous avons grand espoir que la paix pourra régner dans notre pays et qu’elle finira par s’y établir. » 

M. Modibo ajoute : « Je n’osais pas avoir des relations trop étroites avec les chrétiens. Pour moi, un bon musulman ne devait pas entretenir de liens avec des personnes d’une autre religion. Mais aujourd’hui, j’ai tellement de respect pour les autres, y compris les non-musulmans. Désormais, même nos enfants, quand ils seront adultes, vivront en paix avec les autres religions. »

Le projet JISRA est financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères et coordonné par quatre organisations internationales de consolidation de la paix : Mensen met een Missie, Tearfund Royaume-Uni et Tearfund Pays-Bas, Faith to Action Network, et Search for Common Ground, avec le soutien du partenaire technique Network for Traditional and Religious Peacemakers.

jisra.org

Rédigé par

Rédigé par  Mengistie Rebsso et Nadia Vermaak

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