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Faire soi-même sa teinture à base de plantes

Le coût et la difficulté d’obtenir des teintures synthétiques rend leur usage courant quelquefois difficile pour teindre les tissus. Si vous pouvez obtenir des teintures synthétiques, leur utilisation est recommandée, car elles donnent de bons résultats durables. Sinon, vous pouvez utiliser des teintures que vous avez préparées vous-mêmes à partir de plantes. Elles peuvent s’utiliser sur des fibres naturelles comme le coton ou la laine.

1994 Disponible en Anglais, Français, Espagnol et Portugais

Des magazines Pas à Pas en français, espagnol, portugais et anglais, étalés sur un bureau en bois.

De : Technologie – Pas à Pas 21

Une multitude d’idées et conseils pratiques et peu coûteux envoyés ou demandés par nos lecteurs et lectrices

Le coût et la difficulté d’obtenir des teintures synthétiques rend leur usage courant quelquefois difficile pour teindre les tissus. Si vous pouvez obtenir des teintures synthétiques, leur utilisation est recommandée, car elles donnent de bons résultats durables. Sinon, vous pouvez utiliser des teintures que vous avez préparées vous-mêmes à partir de plantes. Elles peuvent s’utiliser sur des fibres naturelles comme le coton ou la laine.

De nombreuses plantes peuvent être utilisées pour la préparation de teintures naturelles. Nous allons en suggérer quelques-unes que l’on trouve dans de nombreux pays, mais chaque région saura quelles plantes locales peuvent servir à la teinture. Demandez conseil aux anciens. Faites des essais avec différentes plantes. On utilise différentes parties des plantes pour préparer les teintures: les feuilles par exemple ou la peau des fruits, l’écorce, les racines ou le bois. Lorsque vous ramassez les plantes pour faire des teintures, ramassez aussi des graines et plantez les pour que d’autres plantes naissent. Si vous prenez l’écorce, n’en prenez jamais trop à la fois car l’arbre risque de mourir. Les lichens sont de très petites plantes qui poussent sur les pierres. Ils sont de couleurs très variées et sont une excellente matière colorante.

Il faut de grandes quantités de plantes pour fabriquer ces teintures et c’est pourquoi les matières colorantes naturelles ne sont que rarement utilisées à l’échelle commerciale. Cependant, elles peuvent être très utiles dans un contexte quotidien, à la maison ou pour de petits groupes de femmes. La laine et la soie se teignent facilement mais il n’en est pas de même pour le coton qui est beaucoup plus difficile; comme ce sont précisément les tissus de coton que l’on veut le plus souvent teindre, notre article va seulement traiter des recettes pour teindre le coton.

Les quantités citées plus bas suffiront à teindre 0,5kg de tissu de coton sec: ceci équivaut à peu près à deux longueurs de tissus (khangas, kitenges) ou à trois ou quatre T-shirts. Il vous faudra au moins deux grandes casseroles dont vous n’avez plus besoin pour faire la cuisine et un fourneau pour les faire chauffer.

En plus des teintures naturelles, essayez d’acheter en pharmacie du permanganate de potassium que vous pouvez utiliser comme teinture pour obtenir une couleur violet foncé.

Lavage

Placez le coton dans de l’eau bouillante à laquelle vous aurez ajouté du savon et 2 à 3 cuillers à soupe de cristaux de soude. Laissez bouillir pendant une heure puis laissez tremper pendant 24 heures avant de bien rincer le coton.

Fixation avec des mordants

Les mordants (substance facilitant la fixation des matières clorantes sur les tissus) préparent les fibres de coton à mieux recevoir et mieux absorber la matière colorante. Il est possible de teindre sans utiliser de mordant: quelques plantes comme l’indigo par exemple n’en ont pas besoin, mais l’utilisation d’un mordant donnera généralement de meilleures couleurs, plus vives et plus résistantes au lavage. Une grande variété de produits chimiques peuvent être utilisés comme mordant; la plupart d’entre eux sont très toxiques. Avant de tremper la laine ou le tissu dans le produit colorant, vous devez le faire tremper dans le mordant: les plus courants sont l’alun, le sulfate de cuivre, le dichromate de potassium, le sulfate de fer et le tanin. Généralement, on peut se les procurer dans les quincailleries ou pharmacies. On mélange souvent deux mordants pour obtenir de meilleurs résultats. Vous trouverez quatre recettes de mordants à la page suivante.

Différents mordants donnent différentes couleurs avec une même teinture. Là encore vous pouvez faire des essais et observer les résultats. Le mordant à l’alun donne généralement les meilleurs résultats; il est peu coûteux, sûr, et donne des couleurs vives. Si vous n’avez rien d’autre, vous pouvez aussi essayer le sel, le vinaigre et les cendres de bois comme mordants.

Vos matières premières: les plantes

Ramassez les fleurs, les feuilles, les racines, l’écorce, les baies ou les lichens dont vous voulez vous servir. Il en faut 500g environ. Ces matériaux (feuilles, fleurs etc) seront suffisants pour remplir à moitié, un seau de 20 litres. Il vous en faudra moins si vous utilisez le bois ou l’écorce comme matières colorantes. Faites bouillir vos plantes (ou matières végétales) dans 10 litres d’eau (la moitié d’un seau d’eau) pendant une heure, jusqu’à ce que votre teinture soit d’une couleur sombre. (L’indigo et le sorgho n’ont pas besoin de bouillir). Retirez ensuite toute la matière végétale. Le liquide est prêt à être utilisé comme teinture pour le coton.

Vous avez à la page suivante une liste de plantes utiles pour teindre. On peut en utiliser bien d’autres. Nous avons essayé de mentionner ici celles qui sont le mieux connues. Utilisez celles que vous trouverez le plus facilement. Les pelures d’oignons peuvent se garder longtemps. Si vous préparez des mangues pour les faire sécher, vous aurez là votre matière première toute prête.

Rincez à l’eau propre pour vous débarasser du mordant. Ajoutez maintenant le tissu mouillé à la teinture chaude. Portez à une température juste au-dessous de l’ébullition et laissez le mélange frémir ainsi sans le faire bouillir. Continuellement et doucement, remuez le tissu pour obtenir une couleur plus homogène. Laissez le tissu dans la teinture pendant au moins une demi-heure, ou plus si vous souhaitez obtenir une couleur plus foncée. Retirez le tissu et rincez-le plusieurs fois jusqu’à ce que vous obteniez une eau claire. Lavez au savon une dernière fois, rincez et faites sécher.

L’indigo en teinture

L’indigo est bien connu comme teinture bleu sombre en Afrique de l’Ouest. La plante peut être cultivée spécialement à cet usage bien qu’elle pousse à l’état sauvage dans de nombreux pays. L’indigo n’a besoin ni de bouillir, ni de mordant ou autres produits chimiques, par contre, il faut avoir un bon estomac!

L’indigo est extrait des feuilles de la plante trempées dans de l’urine fermentée. Gardez environ 5 litres d’urine dans un récipient. Fermez-le hermétiquement avec un couvercle et conservez-le au chaud pour que l’urine fermente pendant 6 semaines. Ensuite, pilez à peu près 1kg de feuilles fraîches d’indigo et mettez-les dans le récipient en les mélangeant bien avec un bâton. Laissez-les pendant 3 à 4 jours. Ajoutez 0,5kg de coton propre et mouillé et remuez doucement. Plus vous laisserez le coton dans le liquide, plus vous obtiendrez une couleur foncée. Retirez le tissu au bout d’une demi-heure et essorez-le doucement à la main. Si vous voulez un bleu plus foncé, remettez-le dans la teinture. Lorsque vous sortirez le tissu du récipient, il sentira très mauvais et devra être rincé plusieurs fois avant que l’odeur ne disparaisse.

Essais

Vous pouvez utiliser l’indigo sur du coton déjà teint d’une autre couleur pour obtenir des tons différents. Vous pouvez par exemple obtenir des tons verts sur du coton déjà teint en jaune, ou violets sur un coton teint préalablement en rose ou en rouge.

 

L’indigo, une légumineuse qui donne une forte teinture bleu foncé… si vous supportez l’odeur du produit à préparer.

Chaque fois que vous faites une teinture, anotez soigneusement tout ce que vous faites. Les couleurs varieront suivant l’âge des arbres ou des racines utilisées. Faites des essais en modifiant les quantités et les types de mordants que vous utilisez, ou en changeant les quantités de matières colorantes et les temps de trempage des tissus dans la teinture. Etablissez ce qui convient le mieux à votre situation, avec les matériaux à votre disposition.

Liez et teignez

Une fois que vous avez maîtrisé la technique des teintures naturelles, rien ne vous empêche de continuer vos expériences! Vous pouvez maintenant essayer d’obtenir des impressions sur vos tissus. La technique du lien en teinture est très simple et donnera des résultats très différents. Avant de teindre un tissu blanc ou crème, serrez-le à l’aide d’un lien: là où le tissu est pris sous le lien, la teinture ne passera pas aussi facilement et vous obtiendrez des impressions intéressantes. Vous pouvez attacher le tissu de toutes sortes de façons: en faisant une sorte de boule pas trop serrée, de longues bandes resserrées par des liens ou des nœuds, ou bien même en essayant de tresser le tissu avant de l’attacher pour produire une impression régulière. Vous pouvez même utiliser cette technique pour une couleur puis attacher le tissu d’une autre façon et le teindre d’une autre couleur.

Cette technique marchera mieux avec des colorants synthétiques ou ceux qui n’ont ni besoin de bouillir, ni de tremper, car le colorant s’infiltrerait lentement sous les liens. Si vous désirez utiliser des colorants naturels avec cette technique, vous devez vraiment serrer les liens très très fort.

Quelques plantes utiles pour la teinture…

Produit végétal

Mordant

Couleur

Feuilles d’eucalyptus (gomme bleue)

alun

jaune

Feuilles d’eucalyptus (gomme bleue)

écorce de gommier & sulfate de cuivre

vert/marron

Peaux de grenadille (passiflore)

alun ou chrome

marron

Oignons (pelures extérieures marrons)

alun ou tartre

jaune

Coquilles de noix (fraîches ou sèches)

aucun

marron foncé
 

Indigo (légumineuse)

aucun

bleu foncé

Peaux de graines de soja noir

aucun

violet-marron

Graines de soja noir

eau ferrugineuse

gris argent

Peaux de cacahuètes rouges

écorce de gommier & sulfate de cuivre

rouge/marron

Peaux de mangues et graines
ou feuilles

écorce de gommier & alun

jaune

Peaux de mangues et graines

écorce de gommier & sulfate de cuivre

marron/orange

Peaux de maïs (variétés à
enveloppes rouges)

aucun

violet

Sorgho rouge (base des feuilles
finement écrasées)

jus de citron et cendres de légumes

rouge

 

Recettes pour mordants

Mordant a l’alun: Ajoutez une petite tasse d’alun, et si possible 2 cuillers à soupe rases de crème de tartre à 5 litres d’eau (1/4 d’un grand seau à eau). Faites dissoudre ces produits chimiques dans l’eau tiède et laissez le coton tremper pendant 24 heures.

Mordant au tanin: Le tanin peut s’acheter mais vous pouvez aussi l’obtenir de l’écorce des arbres qui en contiennent de grandes quantités. Utilisez 2 cuillers à soupe bien pleines de poudre, ou 500g d’écorce d’acacia africain, du gommier (espèce eucalyptus) ou du mimosa. Faites bouillir dans 5 litres d’eau et laissez le coton tremper pendant 24 heures.

Mordant au sulfate de cuivre: Mélangez 500g d’écorce de gommier à une cuiller à café bien pleine de sulfate de cuivre. Faites-le également bouillir dans 5 litres d’eau et laissez le coton tremper pendant 24 heures.

Mordants aux métaux: Vous pouvez faire des mordants à partir de métaux comme le fer, le chrome ou l’étain en faisant bouillir ces métaux dans de l’eau. Pour faire un mordant au fer, par exemple, faites bouillir pendant une heure 5 litres d’eau à laquelle vous aurez ajouté 2 tasses de vinaigre et une tasse de clous rouillés. Laissez reposer le mélange pendant 24 heures et versez l’eau dans un autre récipient. Cette eau constitue le mordant au fer.

Avec nos remerciements à Rosie Malcolm, EFZ, Zimbabwe et Martin Hardingham, Conseiller Textiles de l’ITDG, Royaume Uni, pour leur aide à la rédaction de cet article. Nous aimerions que nos lecteurs nous fassent part de leurs expériences sur les teintures naturelles à base de plantes.

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