par Churchill F Bandeh.
ActionAid gère avec succès une caisse de prêts en Gambie. Le fonds n’est pas rotatif (remboursable), en ce sens qu’il a été donné par des supporters de cette agence pour une aide d’urgence. Ce système de crédit cherche donc à utiliser cet argent de façon imaginative dans le but d’encourager des communautés. L’objectif est de constituer des économies au sein de chaque communauté afin que les gens finissent par avoir leur propre capital à investir.
Des associations constituées d’environ dix familles de la communauté sont encouragées à se réunir et à organiser des activités rémunératrices au sein de leur village.
Associations du Système 1
Ce sont de nouvelles associations. Il en existe 155 actuellement. Les demandes sont discutées par un Comité de Crédit et comparées aux fonds disponibles d’une caisse centrale fournis par Action Aid en 1993. Les emprunteurs doivent fournir eux-mêmes 10% du prêt recherché et cette somme est versée sur un compte bloqué. Les remboursements doivent être effectués à échéance précise mais au lieu d’être versés sur un fonds de prêt, il sont versés sur le compte bloqué de l’emprunteur. Les prêts sont utilisés pour acheter des charrues, des charrettes et des graines (par exemple d’arachides).
Associations du Système 2
Ces associations auront déjà économisé un capital initial sur leurs comptes bloqués et sont en mesure d’avancer 50% du prêt demandé. Ils peuvent accéder à des crédits beaucoup plus importants. Il y a 29 associations à ce niveau.
Associations du Système 3
Ce sont des associations qui maîtrisent les problèmes de gestion. Leurs communautés ont généralement une infrastructure de base comprenant des soins de santé primaire, un dispensaire et une école, preuves de leur maturité. Il se peut qu’il faille cinq ans à une association pour atteindre ce niveau. Jusqu’ici, il y a neuf associations à ce niveau, ayant chacune leurs fonds propres disponibles sur leurs comptes d’épargne. Action Aid fournit également des fonds pour des améliorations au bénéfice de la communauté.
Une de ces améliorations a été faite à Ker Usman Boye, un village où 95% de la communauté est maintenant impliquée dans le groupe. Ils ont construit un centre de santé primaire qui offre aussi un centre communautaire pour l’alphabétisation, des réunions, des dispensaires pour mères et bébés etc. Chaque semaine, le village est nettoyé à fond et les réservoirs d’eau des maisons sont vérifiés. La communauté achète du riz et d’autres aliments en gros pour les revendre avec bénéfice.
Un autre village s’occupe d’engraisser des béliers et de les transporter sur d’autres marchés en Gambie. Des subventions ont été accordées pour permettre d’acheter un certain nombre de béliers et couvrir les frais de transport, à condition que les meilleurs béliers soient gardés pour la reproduction.
Une association de maraîchage, le groupe des femmes de Mabali Koto, remarqua que les hommes faisant partie de l’association géraient mal les fonds. Les femmes s’imposèrent et obligèrent les hommes à leur remettre les fonds. «Vous nous faites prendre du retard» dirent-elles aux hommes! L’association progresse maintenant d’une façon satisfaisante; elle vend beaucoup de fruits et de légumes sur les marchés. Plus de la moitié des mangues du marché de Bansang proviennent de ce seul projet que les femmes continuent à gérer.
Churchill Bandeh travaille avec Action Aid en Gambie. Son adresse est: Action Aid, PO Box 725, Banjul, Gambie.