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Maladies, insectes et environnement

par le Professeur Malcolm Molyneux. A bien y reflechir, un nombre surprenant de maladies différentes peuvent être propagées dans la communauté par les insectes. Nous parlerons de quelques-unes de ces maladies dans ce numéro de Pas à Pas. Elles sont parmi les plus importantes maladies graves du monde, surtout dans les régions qui ne sont pas encore industrialisées.

1998 Disponible en Anglais, Français, Espagnol et Portugais

De : Maladies propagees par les insectes – Pas à Pas 33

Comment réduire les risques associés au paludisme et à d’autres maladies transmises par des insectes

par le Professeur Malcolm Molyneux.

A bien y reflechir, un nombre surprenant de maladies différentes peuvent être propagées dans la communauté par les insectes. Nous parlerons de quelques-unes de ces maladies dans ce numéro de Pas à Pas. Elles sont parmi les plus importantes maladies graves du monde, surtout dans les régions qui ne sont pas encore industrialisées.

Les insectes font partie de notre environnement, du monde naturel qui nous entoure et ils sont donc sérieusement affectés par les facteurs qui changent cet environnement. Les changements du milieu ambiant peuvent avoir une influence sur les maladies en modifiant le comportement et la vie des insectes. Ceci veut également dire que nous pouvons combattre les maladies propagées par les insectes en contrôlant l’environnement dans lequel nous vivons.

Les changements du milieu ambiant naturel et le pouvoir des insectes vecteurs (c’est-àdire ceux qui propagent les maladies) à réagir à ces changements, peuvent avoir un effet important sur la propagation de la maladie.

Développement agricole Les projets d’irrigation créent de nouveaux foyers de reproduction pour certains insectes, en particulier aux anophèles, moustiques qui propagent le paludisme (ou malaria). Quand les agriculteurs s’installent dans les forêts pour chasser ou pour défricher de nouvelles terres pour leurs cultures, ils peuvent rencontrer des mouches tsé-tsé qui transportent les parasites pris sur le gibier et donnent la maladie du sommeil, ou bien encore des moustiques porteurs du virus de la fièvre jaune pris sur les singes. En Thaïlande, ce sont les chercheurs de pierres précieuses qui courent le plus grand risque car ils travaillent dans les forêts infestées de moustiques.

Guerre et changements sociaux L’Ouganda et la nouvelle République Démocratique du Congo sont des exemples de pays où la guerre, en transformant la physionomie du milieu ambiant, a causé des épidémies de maladies propagées par les insectes. A cause de la guerre, les fourrés de lantana et autres arbustes ont été laissés à l’abandon, fournissant ainsi le terrain idéal de reproduction à la mouche tsé-tsé. Les cas de maladie du sommeil ont augmenté et des centaines de personnes en sont mortes. Le défrichement de ces zones envahies par la végétation a considérablement réduit le problème.

Les mouvements de population Les régions situées à plus haute altitude sont trop froides pour permettre aux parasites du paludisme de se développer à l’intérieur des moustiques et la maladie n’est donc pas propagée (même si les moustiques sont très nombreux). Les gens qui habitent ces régions ne contractent pas le paludisme et ne lui développent donc aucune résistance ni immunité. Quand des individus ou des populations entières se déplacent des terres hautes vers les terres plus basses, comme cela est arrivé en Ethiopie pendant les années 80, le paludisme se développe dans le nouveau milieu plus chaud, et on assiste alors à des épidémies qui peuvent s’avérer graves ou mortelles. Dans de telles circonstances, et si l’on est conscient du danger, il est possible de prendre des précautions pour éviter qu’une épidémie ne se déclare.

Difficultés économiques Quand les gens manquent de ressources élémentaires, il est parfois difficile de maintenir la lutte contre les maladies propagées par les insectes. En Amérique Latine par exemple, on peut se débarrasser des petites bêtes qui propagent la maladie de Chagas en cimentant les fissures des parois des habitations ou en remplaçant les toits de chaume par des toits en tôle. Ces changements sont coûteux mais, sans eux, les insectes continuent à proliférer. De la même façon, les moustiquaires traitées placées audessus des lits protègent contre les maladies propagées par les insectes mais, là encore, le manque de ressources empêche l’achat de moustiquaires ou de nouveaux traitements, ce qui rend la lutte contre la maladie moins efficace.

Commencez simplement…

En comprenant comment l’environnement influence les insectes et les maladies qu’ils transportent, nous pouvons peut-être tous jouer un rôle pour limiter la propagation de ces maladies. Un exercice communautaire utile consiste à organiser une réunion où l’on discutera des questions suivantes:

  • Quels sont les maladies propagées par les insectes qui causent les problèmes les plus importants dans notre communauté?
  • Que pourrions-nous faire pour réduire la propagation de ces maladies dans notre pays?
  • Quels sont les obstacles ou les difficultés qui nous empêchent de prendre ces mesures?
  • Où pourrions-nous obtenir les conseils ou l’aide nous permettant d’améliorer la situation actuelle?

Les pages qui suivent pourront peut-être vous donner quelques idées utiles pour réduire les effets des maladies propagées par les insectes dans votre communauté.

Un grand nombre de ces mesures sont facilement réalisables, même si vos ressources sont très limitées. Il y a un proverbe chez les Achewa au Malawi qui dit «Konza kapansi kuti kamwamba katsike,» ce qui veut dire, «Occupetoi des problèmes à ta porte et tes objectifs lointains se réaliseront plus facilement.» C’est un message parfaitement applicable au contrôle de l’environnement: nous n’avons pas à attendre l’action des gouvernements et des programmes nationaux car il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire nous-mêmes, «à notre porte».

Le Professeur Molyneux est co-directeur de Wellcome Trust Clinical Research Centre et Malaria Research Project au College of Medecine, PO Box 30096, Chichiri, Blantyre 3, Malawi. Il est professeur Honoris Causa de la Faculté de Médecine, Université de Malawi, et de la School of Tropical Medicine, Université de Liverpool, Royaume-Uni.

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