par Ines Vivian Domingo.
L’utilisation des plantes pour soigner remonte à des temps très anciens. La préparation de médicaments à base de plantes reste une part importante des soins sanitaires aux hommes et aux animaux, surtout dans les régions rurales. En l’absence de vétérinaires et de médicaments modernes, les petits agriculteurs qui pratiquent une culture de subsistance dans des régions isolées dépendent en grande partie de l’utilisation de ces plantes médicinales. Même si les médicaments modernes étaient à leur disposition, ils auraient de grandes difficultés à les payer. Les plantes médicinales, en même temps qu’une bonne alimentation et un système de prévention des maladies, peuvent aider à assurer de bons soins sanitaires aux animaux sans que cela ne coûte trop cher.
Dans les pages centrales, vous trouverez une liste des plantes médicinales trouvées facilement sous les tropiques. Celles-ci ont fait l’objet de recherches et d’expériences sur le terrain, leur utilité a été reconnue et, grâce à leur efficacité, les agriculteurs les ont déjà beaucoup utilisées. La liste vous indique quelles parties de la plante vous devez utiliser, la façon de les préparer et de les administrer. (La majorité de ces plantes peut aussi être utilisée pour les humains, mais nous vous conseillons de consulter d’abord un herboriste de votre région.)
Les doses indiquées sont pour les bêtes adultes et les buffles. Il faut utiliser des demi-doses pour les jeunes animaux et le petit bétail comme par exemple les chèvres, les moutons ou les cochons. Comme pour les médicaments vétérinaires commercialisés, les doses sont en partie déterminées par le poids de l’animal. Les doses données à un petit animal adulte devraient donc être inférieures à celles données à un gros animal adulte. Comprenez donc que lorsque les doses sont données approximativement (ex: une tasse ou une demi-tasse) c’est pour que vous puissiez tenir compte de la taille ou du poids de l’animal et que vous ajustiez la dose en conséquence.
Utilisez seulement une plante médicinale à la fois. De cette façon il vous sera plus facile de définir la raison de l’amélioration de la santé de l’animal, ce qui sera impossible si vous faites un mélange de plantes.
Planter, cueillir, récolter et transformer les plantes
Bien que la plupart des plantes médicinales poussent naturellement à l’état sauvage, les familles d’agriculteurs bénéficient surtout d’une culture personnelle à proximité de chez eux. Si un animal tombe malade, la plante sera immédiatement à leur disposition, ce qui évite parfois de partir très loin à sa recherche.
Le moment et la façon de récolter les plantes sont très importantes. Les plantes contiennent des principes actifs (ces principes sont responsables de la valeur médicale de la plante) qui sont affectés par la température, la lumière et l’humidité par exemple, mais aussi par la façon dont les plantes sont cueillies.
En général, il vaut mieux les cueillir le matin d’une belle journée de soleil. Il faut utiliser différentes méthodes selon la partie de la plante qu’on désire avoir:
- Feuilles et fleurs devraient être cueillies à la main.
- Si c’est la graine que l’on veut, il faut attendre que le fruit soit bien mûr.
- Si c’est le fruit entier qui est nécessaire, on doit le cueillir avant sa maturité.
- Les racines devraient être récoltées avant la floraison de la plante.
Ne ramassez que la partie de la plante nécessaire à la préparation du médicament car c’est celle que nous indiquons qui contient le plus de principes actifs, parfois la racine, ou bien les feuilles, les graines, etc. Ne prenez que les plantes en bonne santé qui n’ont pas été abîmées et qui n’ont rien d’anormal (maladies par exemple).
Il faut bien laisser sécher les plantes si le médicament se prépare à partir de plantes sèches ou si on doit les conserver pour les utiliser plus tard. On peut les faire sécher au soleil ou à l’air. Les feuilles bien sèches sont très friables. On peut les faire sécher en petites quantités: dans un récipient transparent sans couvercle, placé près d’une fenêtre ensoleillée, ou en plus grandes quantités: en bouquets suspendus tête en bas, ou dans des paniers ou sacs tressés placés à l’ombre dans un endroit bien ventilé, ou encore étalées sur une natte propre dans une pièce chaude, à l’intérieur de la maison. Ne faites pas sécher les plantes sur le béton ou sur les toits en plein soleil, car un excès de chaleur pourrait détruire leurs principes actifs.
Conservez les plantes médicinales séchées dans des bocaux ou pots bien hermétiques. L’humidité encourage les moisissures et autres micro-organismes (ainsi que la prolifération d’insectes nuisibles) qui détruisent les principes actifs; la plante ne sert alors plus à rien. Gardez les bocaux de plantes dans un endroit frais et sec, à l’abri de la lumière directe. Mettez des étiquettes avec le nom de la plante et la date de sa récolte.
Références:
Paraveterinary Medicine: An Information Kit on Low-cost Health Care Practices, IIRR – YC James Yen Center, Philippines 1996
Medicinal Uses of Upland Vegetation (feuille d’information provenant de l’Agroforestry Technology Information Kit), IIRR (International Institute of Rural Reconstruction), Philippines 1994
Ines Vivian Domingo est la Coordinatrice de SEA Media Support Program, Studio Driya Media, Jl Makmur 16, Bandung 40161, West Java, Indonésie. Elle est spécialiste du développement de matériel didactique pour soutenir les efforts de développement communautaire. Avec ses 15 ans d’expérience, elle offre des formations en communication et moyens de diffusion de l’information. Elle possède aussi un bureau de conseils.x