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Les cultures génétiquement manipulées: avarice ou nécessité?

Les cultures génétiquement manipulées (GM) produiront-elles de grosses récoltes et de la nourriture pour tous, ou bien seulement des tomates monstrueuses et la biopiraterie (utilisation sauvage de la matière génétique et des connaissances traditionnelles)? Il est encore trop tôt pour connaître l’impact qu’auront les cultures génétiquement manipulées sur notre vie

2001 Disponible en Anglais, Français, Espagnol et Portugais

Des magazines Pas à Pas en français, espagnol, portugais et anglais, étalés sur un bureau en bois.

De : Biodiversite – Pas à Pas 47

Comprendre les changements qui se produisent dans la biodiversité, et y répondre

Les cultures génétiquement manipulées (GM) produiront-elles de grosses récoltes et de la nourriture pour tous, ou bien seulement des tomates monstrueuses et la biopiraterie (utilisation sauvage de la matière génétique et des connaissances traditionnelles)? Il est encore trop tôt pour connaître l’impact qu’auront les cultures génétiquement manipulées sur notre vie

Le grand public est très mal à l’aise mais de nombreux scientifiques en affirment les bénéfices à long terme. Les partisans disent que le monde a désespérément besoin des cultures GM pour assurer la sécurité alimentaire. Il est possible que ces cultures produisent de meilleurs rendements ou une nourriture plus nutritive nécessitant moins de produits chimiques. Mais nombreux sont ceux qui craignent des effets secondaires et les dommages à l’environnement auxquels ces cultures nous exposent. D’autres encore pensent que la motivation majeure des grandes sociétés de graines est l’appât du gain et non pas le besoin de meilleures cultures.

Pour chaque plante, les gènes déterminent son mode de croissance, et il y a environ 80 000 gènes à l’intérieur de chaque plante. Les scientifiques sont maintenant capables d’y faire entrer des gènes totalement nouveaux appartenant à d’autres espèces (quelquefois même animales) qui modifient les caractéristiques de la culture en question. Jusqu’à présent, la plupart du travail a été fait sur des plantes cultivées commercialement à grande échelle et qui permettent aux fabricants de graines de faire de gros bénéfices sur leurs recherches. Ces plantes comprennent le soja, le maïs, le coton, le colza et les tomates.

A mesure que la nouvelle substance génétique et les gènes sont identifiés, les sociétés se dépêchent de les faire breveter afin de bénéficier des études sur les processus basés sur les propriétés uniques de ces gènes. Traditionnellement, les brevets s’appliquent à des inventions de nouveaux produits ou procédés et non pas à la découverte de choses qui existent déjà dans la nature.

Questions soulevées

Dangers pour l’environnement On s’inquiète du fait que les cultures GM puissent se croiser avec d’autres espèces similaires telles que les plantes sauvages auxquelles ces cultures sont apparentées, ce qui risquerait d’introduire des gènes qui aideraient les mauvaises herbes à résister aux pesticides ou à devenir plus fortes. Une autre préoccupation est que si la nouvelle substance génétique vient d’un virus, celui-ci pourrait évoluer et créer de nouveaux virus potentiellement dangereux.

Perte de la biodiversité Aujourd’hui, de nombreux petits agriculteurs dans les pays du Tiers Monde sont en faveur d’une grande diversité de cultures et de variétés de plantes. Ces plantes montrent toutes des caractéristiques différentes et peuvent survivre dans des conditions différentes. Remplacer cette richesse de variétés par de vastes monocultures (une seule culture) risque de les rendre particulièrement vulnérables aux attaques d’insectes nuisibles, aux maladies, ou aux changements climatiques.

Risques de santé Il est possible que la substance génétique introduite puisse causer des allergies chez les personnes consommant cette culture. Il se peut aussi que certains des gènes utilisés entraînent des résistances aux antibiotiques.

La motivation purement financière Il est vraiment inquiétant de voir que les progrès scientifiques restent entre les mains de quelques sociétés importantes qui ont pour but de gagner beaucoup d’argent au lieu d’en faire bénéficier l’ensemble de la population.

Le gène «terminator» Une société est maintenant propriétaire du brevet d’un gène qui empêche les graines de germer. Jusqu’ici ce gène ne fonctionne qu’avec le coton et le tabac, mais il pourrait dans l’avenir être introduit à d’autres cultures. La graine hybride se reproduit déjà mal et les agriculteurs qui l’utilisent savent qu’ils devront donc chaque année acheter de nouvelles graines. 80% des cultures des pays du Tiers Monde proviennent actuellement de graines obtenues des récoltes précédentes et mises de côté par les agriculteurs. Bien que les agriculteurs ne seront pas obligés d’acheter ces cultures GM contenant le gène «terminator», ils seront peut-être soumis à une pression de plus en plus forte pour le faire dans l’avenir.

Information adaptée de Panos Briefing No 30A et Outreach Biodiversity Series (voir page 14).

Questions pour une discussion

Cette technologie soulève bien des questions à considérer.

  • Les matières génétiques qui n’ont pas été inventées mais simplement identifiées, devraient-elles être brevetées (et donc être appropriées)?
  • Comment les sociétés peuvent-elles réunir les vastes sommes d’argent nécessaires à la recherche si elles n’ont pas de droit de breveter leur travail?
  • Comment les bénéfices des cultures GM peuvent-ils s’étendre à tous et non pas appartenir simplement à quelques sociétés?
  • Comment peut-on trouver l’argent nécessaire pour que les bénéfices s’étendent aussi à des cultures moins rentables comme le manioc, le sorgho et le millet qui sont la nourriture de base de millions de personnes dans le monde?

Vous trouverez peut-être intéressant d’organiser un débat sur ces questions en donnant aux gens un rôle particulier à jouer, de façon à ce qu’ils représentent les points de vue du guérisseur traditionnel, du commerçant, de l’instituteur, de l’apiculteur, du responsable religieux, du petit agriculteur, du directeur général d’un producteur de graines, d’un agent de santé, d’un gros agriculteur, d’un éminent investigateur scientifique, du Ministre aux Affaires Economiques, du maire local, etc.

TVE USA Outreach (voir page 14) a développé une activité excellente autour de cette idée. Les détails de cette activité sont décrits dans un fascicule et, si vous désirez en recevoir un exemplaire afin de l’utiliser dans votre communauté, écrivez s’il vous plaît au Bureau de Pas à Pas. 

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