Khatib Alam et Zahid Mahmood.
Le développement de parcs locaux peut avoir un grand impact sur la vie de la communauté : non seulement pour le produit fini mais aussi à travers la participation de la communauté lors de la planification et l’élaboration des parcs. L’impact positif pour la communauté peut se manifester de différentes manières : sur la vie sociale, l’économie et la santé, comme le montre le projet de développement d’un parc au Pakistan.
Plus de 50 bidonvilles et 100 katchi abadis (implantations de squatters) existent à Faisalabad, une ville du Pakistan. Ces zones fournissent très peu de soins de santé primaires, d’installations sanitaires, d’eau, d’éducation ou de loisirs. Le Faisalabad Area Upgrading Project (FAUP) travaille en partenariat avec des communautés pour améliorer ces implantations, ayant comme but principal le développement d’un environnement sain. Un des projets visait à convertir les terrains vagues situés au cœur des bidonvilles en parcs très agréables.
Pourquoi des parcs ?
Les parcs semblent être une priorité mineure comparés à l’eau, l’assainissement, l’éducation et la santé qui ont fait l’objet d’autres projets FAUP. Mais il est intéressant de constater que les communautés ont elles-mêmes créé une demande de parcs. Elles voulaient un endroit où les parents puissent se reposer et où leurs enfant puissent jouer en toute sécurité. Elles ont pu définir l’endroit de leur choix, ce qui les a encouragées à prendre part au projet. Le développement de parcs s’est avéré être une façon rentable d’améliorer l’environnement social, économique et sanitaire des bidonvilles.
Processus et défis
La communauté a couvert la moitié du coût du projet et le reste a été financé par des donateurs étrangers. Les communautés ont participé à chaque phase du projet par le biais des Comités d’élaboration du projet responsables de gérer des activités de développement du parc. Les communautés ont participé à des activités telles que le retrait de la végétation, la collecte des ordures, l’aplanissement du terrain, la plantation d’arbres, d’arbustes et d’herbes variées. Ils ont construit des murs de contours et des clôtures pour protéger le site des indésirables et empêcher le passage des eaux d’égout. Ils ont aussi tracé des sentiers entre les parterres de fleurs puis dessiné et construit leurs propres fontaines.
Un des plus gros défis du projet a été d’empêcher les habitants de faire paître leurs buffles sur le terrain choisi pour l’emplacement du parc. Grâce à des ateliers de sensibilisation, les communautés ont trouvé une méthode pour gérer ce conflit et, pour finir, tout le monde a bénéficié plus ou moins des nouveaux parcs.
Impact du projet
Le projet a eu un certain nombre d’impact positifs :
- Impact social meilleure intégration sociale, en particulier des femmes. Les parcs sont un bon lieu de rencontre. Les gens sont plus heureux et fiers de leurs nouveaux parcs.
- Impact économique les activités commerciales ont augmenté. Les prix des terrains et des propriétés ont monté autour des parcs.
- Impact sur la santé les soins de santé primaires se sont améliorés. Les gens pouvaient faire de l’exercice et les taux de pollution ont baissé.
Leçons apprises
De nombreux facteurs ont contribué au succès de ce projet : la sensibilité hommes/ femmes, la force de la communauté, les facilitation et les conseils techniques venus de l’extérieur, ainsi qu’un forum organisé dans la communauté pour que les habitants puissent s’organiser et agir efficacement.
Kahtib Alam est le coordinateur du projet et Zahid Mahmood est conseiller au développement écologique de la FAUP. Le projet FAUP a été cofinancé par le gouvernement pakistanais et DFID (Ministère du Développement International – Royaume-Uni). Leur adresse : Faisalabad Development Authority – FAUP Project, Gulistan Colony #2, Millat Road, Faisalabad, Pakistan.
E-mail : [email protected]