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Les inondations dans le sud de l’Asie
Les deltas du Gange et les rivières de Brahmapoutre dans le sud de l’Asie, sortent régulièrement de leur lit suivant les saisons. Ces inondations enrichissent les sols car les rivières en crue y déposent chaque année des limons, accroissant la fertilité du sol. Ces inondations sont l’une des raisons pour lesquelles ces régions connaissent l’une des plus fortes densités de population au monde. Il y a des millions d’habitants au Népal, dans le nord de l’Inde et au Bangladesh dont la vie dépend de ...
2003
Disponible en Anglais, Français, Espagnol et PortugaisDe : Tirer les leçons des desastres – Pas à Pas 56
Conseils pour aider les communautés à se préparer à des situations inattendues
Photo: Jim Loring/Tearfund
Les deltas du Gange et les rivières de Brahmapoutre dans le sud de l’Asie, sortent régulièrement de leur lit suivant les saisons. Ces inondations enrichissent les sols car les rivières en crue y déposent chaque année des limons, accroissant la fertilité du sol. Ces inondations sont l’une des raisons pour lesquelles ces régions connaissent l’une des plus fortes densités de population au monde. Il y a des millions d’habitants au Népal, dans le nord de l’Inde et au Bangladesh dont la vie dépend de ces rivières et des sols fertiles l’entourant.
Malheureusement, ces dernières années, les inondations sont devenues réellement destructives. Ceci est dû en partie à la déforestation des régions de l’Himalaya et à « l’effet de serre » (le réchauffement de la planète). 1998 a été une année particulière-ment mauvaise avec 4 500 personnes tuées rien qu’au Bangladesh lors des inondations. Les impacts des inondations sont sérieux à cause du haut niveau de densité démographique, du manque de contrôle des inondations ou de systèmes d’alarme et parce que les terres basses offrant les plus hauts risques sont occupées par les plus pauvres.
Les sévères inondations ont emporté des villages entiers, réduit à néant des terres agricoles, détruit des cultures et tué nombre d’êtres humains mais aussi de têtes de bétail. Les survivants ont été confrontés à des maladies dues aux eaux nauséabondes, à la malnutrition, à la perte de leur domicile et de leur gagne-pain.
Le Programme de préparation aux cyclones (PPC)
Ce programme permet d’échanger des informations sur les cyclones au Bangladesh. Ce pays est le plus touché au monde par ce genre de catastrophe climatique. Les cyclones affectent près de 11 millions de personnes vivant dans les basses régions côtières. Le PPC opère dans 11 districts des régions côtières, couvrant environ 3 500 villages. Grâce à un grand nombre d’abris anti-cyclones construits par le Croissant Rouge et le gouvernement, le PPC peut évacuer un nombre important de résidents. Son but est de :
- donner à tout le monde des signaux d’alarme annonçant un cyclone
- aider les gens à rejoindre les abris
- fournir des secours d’urgence aux personnes blessés lors du cyclone
- travailler avec le gouvernement du Bangladesh pour mettre au point un plan de préparation aux désastres
- renforcer la sensibilisation du public et les capacités des communautés.
Points clés du programme
- C’est un immense projet mais il reste basé sur les communautés.
- Il implique une coopération étroite entre le gouvernement, le Croissant Rouge et la Fédération internationale de la Croix rouge qui financent le programme PPC.
- Il fait de la préparation aux désastres une partie intégrante de la vie quotidienne des personnes vulnérables.
Ce projet est basé sur l’engagement de plus de 32 000 bénévoles basés dans des villages, organisés en équipe de 12 personnes comprenant au moins deux femmes. Les bénévoles sont sélectionnés par les villageois eux-mêmes suivant des critères précis. Ces équipes sont vitales pour faire passer à leur communauté, le signal d’alarme annonçant un cyclone. Elles sont toutes munies de matériel d’alarme de base comprenant des radios portables pour suivre les bulletins météorologiques, des mégaphones et des sirènes à main pour passer le signal d’alarme. Deux membres de chaque équipe sont formés en secours d’urgence. Tous ont à leur disposition des cordes, des sifflets, des bouées de sauvetage, des trousses de premiers secours, des vêtements protecteurs comme des bottes et des gilets de sauvetage.
Ces bénévoles ne reçoivent aucun salaire pour leur travail mais lorsqu’ils assistent à des séances de formation, ils reçoivent une aide pour leur transport et une allocation journalière. Tous les bénévoles reçoivent une formation sur la préparation aux cyclones, suivie de cours de remise à jour tous les cinq ans. La formation leur donne le savoir-faire nécessaire pour agir. Elle renforce aussi leur engagement.
Les bénévoles organisent régulièrement des « exercices » et des démonstrations dans leur village. Les gens ont réalisé des scénettes sur le stockage de rations d’urgence, les abris sûrs et les règles de base d’hygiène. Ils ont écrit des chansons folkloriques sur la sensibilisation aux cyclones en choisissant des airs connus. D’autres manières intéressantes et imaginatives pour faire passer le message aux écoles, aux pêcheurs et aux communautés à risque se présentent sous forme de peintures murales, spectacles vidéo, programmes de radio, affiches, brochure et guides.
En 1991, un cyclone a tué 138 000 personnes au Bangladesh. Le PPC a été mis en place juste après ce désastre. Lorsqu’un cyclone similaire a touché le Bangladesh en 1994, près de 750 000 personnes ont pu être évacuées en toute sécurité et 127 personnes ont été tuées. La différence est due au succès du PPC. Un bilan effectué en 2000 a permis de déclarer que « Le programme avait, au cours des années, acquis l’appréciation et l’éloge du public mais aussi des autorités gouvernementales. L’alerte aux cyclones et les réponses qu’elle engendre font maintenant partie de la vie quotidienne des gens. »
Etude de cas adaptée de NGO Initiatives in Risk Reduction, Paper 4 par David Peppiatt. David Peppiatt est le Manager du Secrétariat de ProVention Consortium, PO Box 372, 1211 Genève 19, Suisse. Email : [email protected]
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