Les causes les plus fréquentes de migration dans les pays de Méso-Amérique (la région qui s’étend du sud du Mexique jusqu’au Costa Rica) sont les conflits et la dégradation de l’environnement naturel. Dans cet article, nous abordons les deux situations et leur impact sur la région de La Mosquitia, au nord-est du Honduras.
La migration causée par les conflits dans cette région
Les guerres civiles des années 1970 et 1980 dans les pays frontaliers du Honduras, comme le Guatemala, Le Salvador et le Nicaragua, ont engendré la migration de plusieurs groupes de populations vers le Honduras. Les réfugiés qui ont franchi la frontière du Nicaragua pour entrer dans la région de La Mosquitia faisaient partie des populations autochtones miskito et sumu mayangna. Ces populations ont des liens culturels, ethniques et historiques avec ces deux pays. Par conséquent, les réfugiés ont bien été accueillis au début, dans les communautés et les familles miskitos du Honduras. Mais rapidement, le nombre de réfugiés est devenu tellement important que les Miskitos du Honduras ne pouvaient plus continuer à s’en occuper.
Les réfugiés nicaraguayens ont fini par recevoir de l’aide du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) par le biais d’une organisation nommée World Relief. Les réfugiés ont été rassemblés dans un centre de distribution du village de Mocoron. La population du village est passée de 200 à 30 000 personnes. L’UNHCR et World Relief ont fourni une aide sous forme de nourriture, d’hébergement, d’eau, d’assainissement et diverses formes d’assistance technique.
Les réfugiés étaient libres de vivre et de cultiver à leur guise. Malheureusement, cela a entraîné de graves répercussions sur l’environnement. Les réfugiés ont commencé à utiliser les ressources naturelles sans adopter des pratiques durables ou de bonnes pratiques d’agriculture. Les arbres ont été abattus sur des centaines d’hectares. De nombreuses espèces d’animaux, d’oiseaux et de poissons ont peu à peu disparu à cause de la chasse intensive et de la perte de leur habitat naturel.
La guerre civile au Nicaragua s’est achevée en 1990 et les réfugiés nicaraguayens sont progressivement rentrés chez eux. Dans les années qui ont suivi, la forêt a repris du terrain dans les zones déboisées et abandonnées par les réfugiés. Les animaux, les oiseaux et les poissons ont également repeuplé la zone.