- Avez-vous entendu l’une quelconque de ces explications à propos de la fistule ? Qu’en pensez-vous ?
- Est-il important d’aborder ces croyances dans le cadre des soins apportés aux femmes souffrant d’une fistule ?
Que faire à propos de celles qui ne peuvent pas être guéries ?
Un petit nombre de femmes ne peut pas être guéri, même après plusieurs tentatives chirurgicales. L’hôpital de traitement de la fistule d’Addis-Abeba, en Éthiopie, montre un exemple de la façon de soigner ces femmes. Desta Mender, ce qui signifie « le village de la joie » en langue amharique, est une communauté de femmes qui ont besoin de soins à long terme. Plusieurs d’entre elles se servent de sacs spéciaux fournis par l’hôpital pour recueillir leurs déchets corporels. Elles peuvent vivre paisiblement ensemble sans craindre la stigmatisation. Elles peuvent apprendre de nouvelles compétences et beaucoup d’entre elles deviennent des accompagnantes et des aides auprès des infirmiers de l’hôpital. En fait, toutes les aides des infirmiers sont des femmes souffrant d’une fistule et qui ont besoin de soins à long terme, soit environ une centaine d’entre elles.
Fistule gynécologique traumatique
Une fistule obstétricale se produit parce que la tête du bébé appuie sur la filière génitale pendant une période prolongée au cours du travail. Cependant, un trou dans la filière génitale peut aussi être la conséquence d’une déchirure directe provoquée par des violences sexuelles. Il y a de nombreux cas de fistule gynécologique traumatique dans les zones déchirées par la guerre où le viol est utilisé comme une arme de guerre illicite.
Une femme souffrant d’une fistule gynécologique traumatique pourrait avoir besoin d’encouragements particuliers pour rechercher de l’aide. Il est probable qu’elle subit la stigmatisation et la honte. Il se pourrait qu’elle soit très craintive car son état est un rappel constant de la violence dont elle a souffert.
Il y a de l’espoir car, comme la fistule obstétricale, la fistule gynécologique traumatique peut être guérie par la chirurgie.
Trouver de l’aide
- Savez-vous où se trouve l’hôpital le plus proche pour le traitement de la fistule ? Est-ce qu’un agent de santé local peut vous le dire ?
- Si l’hôpital le plus proche est éloigné, pouvez-vous vous renseigner pour savoir si le personnel médical formé pour soigner la fistule peut se déplacer et se rapprocher ?
- Pouvez-vous approcher les autorités sanitaires locales pour demander une action ?
- Que peut-on faire pour aider les femmes souffrant d’une fistule à se déplacer pour trouver un traitement ?
Histoire de Fatou
Un livre d’images racontant l’histoire de Fatou est utilisé par les femmes qui travaillent avec Health Poverty Action dans le cadre du plaidoyer sur la fistule obstétricale en Sierra Leone. Sans mots, les images montrent comment Fatou a subi un long travail avant de rechercher une assistance médicale, l’effet que la fistule a eu sur sa vie, comment elle a trouvé un remède et comment elle a décidé d’aider d’autres femmes comme elle.
Comme Fatou, celles qui plaident pour la lutte contre la fistule obstétricale sont des femmes qui souffrent de cet état et ont subi une réparation chirurgicale. Une opération chirurgicale simple pour réparer le trou peut guérir jusqu’à 90 pour cent des femmes mais, en de nombreux endroits, la chirurgie n’est pas disponible. Cela signifie qu’il est d’autant plus important de diffuser le message de prévention. Celles qui effectuent le plaidoyer utilisent l’histoire de Fatou pour parler aux gens de la fistule, au sein de leur communauté. Ils ré-alisent ainsi comment elle est provoquée, comment l’empêcher et comment accéder au traitement.
Les livres d’images sont conçus pour que celles qui effectuent le plaidoyer les transportent avec elles de fa-çon à pouvoir diffuser le message dans le cadre de leur vie quotidienne. Elles ont utilisé les livres pour dé-marrer des discussions sur les places de marché, dans les écoles, les églises et les mosquées, lors de réunions communautaires et même dans les transports publics. Elles parlent aussi aux femmes enceintes dans les cen-tres de santé et lors des consultations prénatales pour souligner l’importance de rechercher des soins médi-caux auprès d’un hôpital dès le début du travail plutôt que d’attendre jusqu’à ce qu’il y ait un problème.
Les femmes disent que raconter l’histoire de Fatou a eu pour résultat :
- d’augmenter les connaissances sur les causes réelles de la fistule obstétricale ;
- la réfutation des mythes concernant la fistule dans leur communauté ;
- un plus grand nombre de femmes choisissant d’accoucher à l’hôpital ;
- moins de femmes souffrant d’une fistule.
Créez votre propre livre d’images
- Faites une liste des choses les plus importantes que vous voulez communiquer. Cela devrait com-prendre la façon dont la fistule est provoquée, où trouver un traitement et comment l’éviter.
- Pensez à une histoire qui montre comment une femme est susceptible de souffrir d’une fistule dans votre région et adaptez-la pour y inclure les messages importants.
- Faites une liste des illustrations dont vous aurez besoin pour raconter l’histoire.
- Trouvez un bon illustrateur local. Avant d’accepter d’employer l’illustrateur, demandez-lui de pro-duire quelques exemples d’illustrations de façon que vous puissiez décider si vous aimez le style.
- Pensez à la façon dont vous reproduirez les illustrations quand elles seront terminées. Vous pourriez :
- employer les services d’un imprimeur local
- utiliser un scanner pour créer une version numérique et une imprimante pour produire autant d’exemplaires que vous en avez besoin
Si cela n’est pas possible, envisagez de demander à l’illustrateur de créer des dessins au trait en noir et blanc qui peuvent être photocopiés ou facilement recopiés à la main.
- Testez la première version du livre avec un petit groupe de personnes représentatif. Demandez-leur comment on peut l’améliorer et demandez à l’illustrateur d’apporter les changements recommandés par le groupe avant de produire de nombreux exemplaires.
Regina Bash-Taqi, Directrice de pays, Health Poverty Action, Sierra Leone [email protected]