L’eau qui descend des hautes montagnes himalayennes est l’une des ressources naturelles les plus importantes du Népal. Le pays a un potentiel hydroélectrique considérable grâce à l’abondance des rivières et des ruisseaux qui le parcourent, et plusieurs projets fournissent déjà de l’électricité aux habitants des plus grandes villes du Népal.
Toutefois, le relief montagneux et l’isolement de nombreux villages népalais font qu’il est, d’un point de vue technique, trop difficile et trop coûteux de relier tout le monde au réseau électrique national. Par conséquent, dans les communautés rurales, de nombreuses personnes utilisent encore essentiellement du bois de chauffage pour cuisiner, et des lampes à pétrole et des bougies pour s’éclairer.
Micro-centrales hydroélectriques
Une solution efficace est l’installation de micro-centrales hydroélectriques qui appartiennent à la communauté et sont exploitées par celle-ci dans les zones rurales.
La micro-centrale hydroélectrique de Malekhu Khola a été créée en 2010. Elle fournit de l’électricité à environ 260 ménages. Phul Kumari, qui vit à proximité avec sa famille, explique : « Avant la construction de la centrale hydroélectrique, la communauté n’avait pas d’éclairage. Nous devions marcher plusieurs heures jusqu’à Malekhu pour nous procurer du kérosène, car il n’y avait pas de moyens de transport. Il y avait parfois des pénuries de kérosène, ce qui empêchait les enfants de faire leurs devoirs le soir.
La lampe à pétrole dégageait beaucoup de fumée. Nous devions nous asseoir juste à côté de la lampe pour lire, et pour bien voir. La fumée entrait dans notre nez et notre bouche. Maintenant que nous avons la centrale hydroélectrique et de l’éclairage, nos enfants peuvent facilement étudier le soir, et nous sommes en meilleure santé. »
De nouvelles opportunités
En plus de fournir de l’électricité pour l’éclairage, la réfrigération et la recharge des appareils, la micro-centrale hydroélectrique a permis à la communauté de créer de nouvelles petites entreprises, notamment des scieries, des ateliers de couture et des fermes avicoles.
L’eau qui sort de la centrale peut être redirigée vers les champs ou les potagers pour l’irrigation, ou utilisée pour alimenter de petits moulins. Ces moulins servent à décortiquer le riz, moudre le grain pour en faire de la farine, et extraire l’huile des grains. Certains de ces moulins ont également été modernisés de façon à pouvoir également fonctionner à l’électricité, ce qui les rend plus efficaces.
Phul Kumari dit : « Avant le moulin, tout prenait beaucoup de temps. Nous nous levions à 4h du matin pour préparer le riz et le maïs à l’aide d’un dhiki ou d’un janto (moulins manuels traditionnels). Ce n’est qu’après avoir fini cela, à 6 ou 7 heures du matin, que nous pouvions entamer d’autres travaux. C’était dur lorsque les enfants étaient petits.
Aujourd’hui, nous apportons les grains au moulin une fois par semaine, et nous les y laissons pour qu’ils soient moulus. Nous les récupérons plus tard. Cela nous fait gagner beaucoup de temps.
L’éducation de nos enfants dépend de nos revenus. Si nous gagnons assez d’argent, nous les enverrons dans une bonne école.
C’est pour cette raison que je veux avoir une activité commerciale. Je suis en train d’installer une ferme avicole, et je cultive aussi des légumes chaque fois que j’en ai le temps. »
Ram Bahadur est directeur de la centrale hydroélectrique de Malekhu Khola. Il explique : « L’électricité change tout. Les élèves peuvent travailler quand ils le souhaitent et apprendre à utiliser un ordinateur. Le centre de santé peut conserver les médicaments au frais, et les femmes qui accouchent la nuit courent moins de risques. Nous pouvons utiliser un cuiseur à riz et un réfrigérateur à la maison.
La télévision nous permet de voir, d’entendre et de comprendre le monde. Sans électricité, nous n’aurions pas fait autant de progrès. L’électricité a apporté des changements positifs dans de nombreux domaines de la vie. »