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Interviews

Associer épargne et agriculture

Associer les groupes d'épargne et la formation agricole peut améliorer l'innovation, la sécurité alimentaire et le bien-être économique

2025 Disponible en Anglais, Espagnol, Portugais et Français

Trois agricultrices rwandaises, l’une avec un panier posé sur sa tête, se tiennent côte à côte avec des binettes à la main, le visage tourné vers l’objectif.

Au Rwanda, les agriculteurs bénéficient de leur double participation à un programme agricole et à un groupe d'épargne. Photo : Nate Griffin/World Relief

Les mains de deux femmes éthiopiennes s’échangent des pièces de monnaie sur fond de vêtements aux couleurs vives.

De : Les groupes d’épargne et de crédit - Pas à Pas 123

Se réunir pour épargner de l’argent, accéder à des prêts et se soutenir mutuellement peut entraîner d’importants changements positifs

Courtney Purvis est conseillère technique principale pour l’autonomisation économique chez World Relief, une organisation non lucrative chrétienne qui travaille en partenariat avec les communautés et les Églises locales dans le but de trouver des solutions durables et localement gérées à certains des défis les plus pressants auxquels le monde fait face.

Dans cette interview, Courtney aborde quelques-uns des nombreux avantages à associer les groupes d’épargne aux programmes agricoles en milieu rural.

Quels programmes associez-vous ? 

Nous associons le programme Agriculture for Life au programme Savings for Life.

Agriculture for Life établit des fermes-écoles : 20 à 25 petits exploitants agricoles acquièrent des techniques agricoles expérimentales et innovantes dans le contexte d’une ferme de démonstration. Ils bénéficient également d’une formation en prise de décision collective, en nutrition, et en pratiques liées à l’eau et à l’assainissement. 

Les groupes Savings for Life, constitués de 15 à 25 membres, se réunissent chaque semaine pour épargner ensemble et fournir des prêts grâce à l’épargne collective, auxquels s’applique un taux d’intérêt défini par le groupe. Au bout de 9 à 12 mois, les membres se répartissent l’ensemble des économies et des intérêts générés.

Pourquoi associer les deux ?

Dans de nombreux endroits, les membres des groupes d’épargne sont également agriculteurs, d’où l’utilité d’associer ces deux activités. Les agriculteurs qui travaillent déjà en collaboration peuvent aisément former des groupes d’épargne, mettant ainsi à profit la confiance mutuelle et la collaboration déjà instaurées. 

Les groupes d’épargne permettent aux agriculteurs d’améliorer leur sécurité financière pendant les saisons agricoles difficiles, en leur donnant accès à des prêts ou en leur permettant de puiser dans leur épargne. Ils leur offrent également un moyen sûr et rentable d’épargner une part de leurs revenus agricoles.

Au Sud Soudan, une femme vêtue d’une robe longue et un homme en arrière-plan arrosent les légumes de leur ferme à l’aide d’arrosoirs en plastique vert.

Au Sud Soudan, les familles d'agriculteurs acquièrent de nouvelles techniques agricoles et des compétences en épargne. Photo : Esther Mbabazi/World Relief

Cette approche est-elle efficace ?

En 2019, une étude menée en partenariat avec l’Université du Michigan et Mennonite Economic Development Associates a examiné l’impact de l’association des programmes d’épargne et d’agriculture de World Relief à Musanze, au Rwanda. 

L’objet de l’étude était de définir si la participation simultanée aux deux programmes présentait plus d’avantages que la participation à un seul d’entre eux ou à aucun. Notre théorie était que des connaissances précieuses en matière de techniques agricoles et de nutrition, associées à la résilience financière nécessaire pour tester de nouvelles pratiques agricoles, seraient profitables aux familles.

Les conclusions de l’étude ont montré que la participation aux deux programmes permettait d’améliorer de façon significative l’innovation agricole, le bien-être économique et la sécurité alimentaire du ménage par rapport à la participation à un seul programme ou à aucun. 

Qu’en est-il dans les contextes instables ?

Même dans les contextes instables, nous avons constaté que cette approche permet de renforcer la résilience de la communauté et, si nécessaire, de rétablir l’activité agricole. Et le sentiment d’appartenance à la communauté engendré par ces programmes intégrés permet de consolider la stabilité à long terme.

World Relief Haïti a par exemple permis à 1 200 agriculteurs d’adhérer à des groupes d’épargne par le biais d’un programme financé par le Bureau pour l’assistance humanitaire (BHA).

Abdoul Nasser, directeur de programme du BHA, a commenté : « Grâce à leur participation simultanée aux groupes d’épargne et aux programmes agricoles, les familles apprennent à mieux gérer et à garantir les ressources du ménage par le biais de mécanismes d’épargne, et à accroître les opportunités d’investir dans l’agriculture. Cela permet de restaurer la dignité des personnes touchées par les crises. » 

Un mot d’encouragement pour conclure ?

Associer groupes d’épargne et programmes agricoles permet de garantir un meilleur impact des activités de développement gérées par les communautés, tout en renforçant leur résilience. Le fait de répondre aux besoins à la fois sur le plan financier et agricole peut améliorer de manière significative et plus durable la vie des petits exploitants agricoles.

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