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Anamed «Médecine naturelle»

Le Dr Hans-Martin Hirt et le Dr Keith Lindsey. Quand les Européens sont arrivés pour la première fois en Afrique, en Asie et en Amérique, ils ont été témoins de pratiques telles que le sacrifice rituel et la vénération des ancêtres qu’ils ont rapidement qualifiés de primitifs. A la place, ils ont introduit les coutumes, les cultures et les religions européennes. Pourtant nous reconnaissons maintenant qu’il y a beaucoup à apprendre de ces cultures traditionnelles. En rejetant certaines ...

2001 Disponible en Anglais, Français, Espagnol et Portugais

Des magazines Pas à Pas en français, espagnol, portugais et anglais, étalés sur un bureau en bois.

De : Les medecines traditionnelles – Pas à Pas 48

Une discussion sur l’utilisation sûre et efficace de la médecine traditionnelle

Le Dr Hans-Martin Hirt et le Dr Keith Lindsey.

Quand les Européens sont arrivés pour la première fois en Afrique, en Asie et en Amérique, ils ont été témoins de pratiques telles que le sacrifice rituel et la vénération des ancêtres qu’ils ont rapidement qualifiés de primitifs. A la place, ils ont introduit les coutumes, les cultures et les religions européennes. Pourtant nous reconnaissons maintenant qu’il y a beaucoup à apprendre de ces cultures traditionnelles. En rejetant certaines pratiques dangereuses, beaucoup d’autres tout à fait bénéfiques ont été négligées.

Une situation désespérée

Aujourd’hui, les compagnies occidentales de produits chimiques et pharmaceutiques se précipitent pour breveter la fabrication des médicaments à base de plantes tropicales comme le neem et les arbres à beurre de karité, la pervenche et bien d’autres plantes. Les propriétés thérapeutiques de ces plantes sont maintenant prouvées par la recherche scientifique récente, mais elles sont en fait utilisées depuis des siècles dans des remèdes traditionnels.

La situation dans de nombreux pays tropicaux est maintenant plutôt désespérée: le prix croissant des médicaments, les lois sur les brevets modernes et la chute de la valeur des devises locales font que les centres de santé ne peuvent pas toujours se permettre d’acheter les médicaments de base les plus courants. En même temps, les connaissances et les savoir-faire locaux pour fabriquer des remèdes à base de plantes sont rapidement en train de disparaître. De nombreuses communautés se retrouvent sans aucune expertise médicale.

La coopération entre toutes les parties concernées par les services de santé, à la fois les guérisseurs traditionnels et le personnel médical, est donc extrêmement importante pour le bien-être des populations locales.

Rencontres

Anamed est une petite initiative chrétienne en Allemagne. Son expérience dans l’organisation de séminaires de «médecine naturelle» est considérable. Ces séminaires durent généralement une semaine et s’adressent à environ 30 personnes parmi lesquelles des médecins, des infirmiers, le personnel de santé formé aux pratiques modernes de médecine, et les guérisseurs traditionnels.

Anamed pense que la médecine naturelle associe les avantages de la médecine du Sud avec ceux de la médecine du Nord.

La bonne médecine traditionnelle par les plantes est accessible, elle utilise des plantes qui poussent localement, elle est relativement bon marché (et peut parfois être obtenue en échange d’un poulet au lieu d’argent). Elle est aussi très personnelle. Par contre, la médecine moderne met l’accent sur l’importance de la propreté et de l’hygiène, les mesures et les doses exactes, de façon à ce que les deux systèmes aient beaucoup à apprendre l’un de l’autre!

Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de méfiance et un manque de confiance entre les guérisseurs traditionnels et le personnel hospitalier. Nous comprenons les deux antagonistes: du point de vue des docteurs et des missionnaires, les guérisseurs transmettent la peur et jettent des sorts aux gens, font des choses ridicules comme par exemple «arracher les dents d’un dentier» ou causent des mutilations terribles, parfois jusqu’à la mort. Le point de vue du guérisseur est que les médecins exploitent leurs patients, ne comprennent rien aux croyances et aux comportements culturels et ne dévoilent pas leurs connaissances en prévention de maladies. Beaucoup de guérisseurs croient que les médecins n’essaient pas vraiment d’apporter la santé dans la région, mais qu’ils cherchent plutôt à s’enrichir en traitant un grand nombre de leurs anciens malades.

Respect mutuel

Pendant les séminaires, un premier pas important a été de faire en sorte que guérisseurs et médecins prennent leurs repas à la même table et dorment sous le même toit! Le deuxième pas est de développer un respect mutuel qui leur permet de reconnaître que tous ont connu des succès et des échecs. Le troisième pas est de commencer à échanger leurs connaissances.

Le dernier jour de nos séminaires, nous discutons de la façon d’organiser une coopération future. Le personnel médical choisit une personne qui sera son représentant et les guérisseurs font la même chose. Ces deux représentants se rencontrent ensuite chaque mois ou plus souvent s’il y a des problèmes. Ils seront ainsi le canal officiel de communication entre les deux groupes. Les situations suivantes peuvent se présenter:

  • Lors de sa visite matinale, le médecin a découvert qu’un malade du cancer avait des coupures profondes qui saignaient et s’étaient infectées. Pendant la nuit un guérisseur s’est infiltré dans l’hôpital et les lui avait infligées. Le médecin a donc appelé tout de suite le représentant médical pour qu’il parle au représentant des guérisseurs afin que cette situation ne se reproduise plus.
  • Un malade souffrant du diabète ne peut pas acheter d’insuline et cherche de l’aide à l’hôpital. Par le biais du représentant, on trouve un guérisseur renommé pour son traitement efficace du diabète. L’hôpital offre les facilités de son laboratoire pour que le guérisseur puisse juger gratuitement du succès ou de l’échec de son traitement à base de plantes!

De nombreuses églises accusent les guérisseurs de pratiquer la sorcellerie. Dans nos séminaires, nous prenons toujours le temps de parler de ce thème très important. Il est pourtant vrai que si un guérisseur peut facilement obtenir toutes les plantes dont il a besoin, la tentation d’utiliser la sorcellerie sera bien moindre. La création de jardins de plantes médicinales est vitale.

Les bénéfices des séminaires

Nous nous sommes aperçus que rassembler médecins et guérisseurs traditionnels a donné les résultats positifs suivants:

  • D’une façon générale, la population est mieux informée puisque les comités de santé locaux choisissent des représentants qui assistent aux séminaires et font un compte-rendu à la population. Les gens sont mieux protégés des pratiques mauvaises ou dangereuses. Par exemple, une des sources d’infection de VIH/sida et d’hépatite B en République démocratique du Congo vient des 40 000 guérisseurs non formés qui utilisent encore des seringues non stérilisées pour les piqûres. Les guérisseurs formés et les sages-femmes peuvent fournir de meilleurs traitements sans propager le VIH/sida.
  • Le personnel médical apprend la valeur et les effets des plantes médicinales et commence à les utiliser dans les traitements.
  • Les guérisseurs traditionnels apprennent comment utiliser les doses correctes, comment préserver leurs produits et également l’importance de l’hygiène.
  • Les sages-femmes traditionnelles ne sont plus obligées de pratiquer illégalement, mais après avoir suivi une formation médicale, elles offrent un meilleur service aux mères et à leurs bébés.
  • L’environnement est amélioré car les plantes indigènes qui sont utilisées en médecine prennent une valeur économique et seront donc protégées.

Encourager une bonne déontologie

Nous encourageons les «guérisseurs traditionnels» à pratiquer la médecine naturelle. Ce qui signifie qu’ils ont accepté de NE JAMAIS 

  • faire de piqûres
  • faire de tatouages
  • faire de coupures (dans l’espoir de laisser s’échapper la douleur ou un mauvais esprit)
  • arracher les soi-disant «fausses dents» des enfants (les dents définitives des jeunes enfants qui souffrent de malnutrition brillent à travers la gencive. Certains croient qu’il faut retirer la «vieille» dent – la dent de lait.)
  • pratiquer la chirurgie quelle qu’elle soit
  • utiliser la sorcellerie sous aucune forme
  • pratiquer des avortements
  • utiliser des excréments
  • faire des lavements.

Au lieu de cela, nous les encourageons à:

  • dispenser des soins préventifs à leur communauté
  • éduquer les gens à la prévention des maladies
  • utiliser des infusions thérapeutiques
  • utiliser des remèdes sans danger pour produire des médicaments comme des pommades ou des huiles
  • créer un jardin de plantes médicinales et aussi un potager
  • se spécialiser dans le traitement d’une seule maladie.

Le personnel médical peut élargir ses activités de manière significative en créant un jardin de plantes médicinales, en préparant et en utilisant des médicaments à base de plantes.

Ici à Anamed, nous sommes convaincus que la médecine naturelle bénéficie les avantages des deux systèmes. Dans des pays qui valorisent les plantes traditionnelles, le Ministère de la Santé peut réaliser bien plus, même avec un budget de santé limité.

Avantages des deux systèmes

Médecine occidentale (moderne)

Médecine traditionnelle à base de plantes:

Respect de l’hygiène

Utilisation des plantes locales disponibles

Scientifiquement et internationalement reconnue

Absence de déchets dangereux dont il faut se débarrasser

Formation importante du médecin sur la connaissance du corps et de la maladie

Absence de problème de devises étrangères en échange de médicaments chers ou de retards en douane

Examen médical complet avec tests en laboratoire

Intervention généralement peu coûteuse pour le patient

Utilisation de doses correctes

Création d’emplois pour le jardin de plantes médicinales et pour la préparation des médicaments

Prolongation de la durée des médicaments

L’économie locale conserve l’argent versé pour le traitement

Identification des plantes par leurs noms scientifiques

Incitation à compter sur soi-même

Contrôle gouvernemental du niveau de qualité des pratiques médicales

La même langue est parlée entre le patient et le guérisseur

Possibilité de traiter un grand nombre de malades, par exemple pendant une épidémie

Parfois la seule aide disponible

Le Dr Hans-Martin Hirt a de nombreuses années d’expérience en République démocratique du Congo. Lui-même et Keith Lindsey sont décidés à encourager et former les populations locales par l’échange de connaissances. Anamed invite les lecteurs de Pas à Pas à faire de même.

Contact: Anamed, Schafweide 77, 71364 Winnenden, Allemagne Fax: +49 7195 65367 E-mail: [email protected] Site Internet: www.anamed.org

Notez s’il vous plaît qu’Anamed ne peut ni identifier, ni faire d’analyses scientifiques de plantes pour les lecteurs de Pas à Pas. Anamed ne peut pas non plus envoyer de publications gratuites ou des fonds.

ETUDE DE CAS - Changement d’avis

Un évêque méthodiste de la République démocratique du Congo interdisait aux hôpitaux de son diocèse d’utiliser les plantes médicinales Beaucoup d’infirmières voulaient utiliser ces plantes car elles les connaissaient bien, mais l’évêque avait peur de la sorcellerie et voulait que son diocèse utilise exclusivement la médecine occidentale moderne. Quand nous l’avons rencontré personnellement, nous lui avons présenté le poster Anamed des 60 plantes médicinales qui poussent dans son pays et le livre Médecine naturelle sous les Tropiques qui explique comment préparer et utiliser les médicaments qui proviennent de ces plantes. Il a immédiatement demandé s’il pouvait traiter ses propres maladies avec les remèdes de ce livre. Nous lui avons fait remarquer que cela était contraire à ses croyances. Il a alors répondu qu’un outil aussi bien présenté, tout en couleur, n’était de toute évidence pas traditionnel mais bien moderne et scientifique et par là même tout à fait acceptable!

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