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Tirer les leçons d’Ebola

Appliquer les leçons tirées lors de l'épidémie d'Ebola en RDC

2021 Disponible en Anglais, Portugais, Français et Espagnol

Des écouteurs aux oreilles, un animateur de radio en Sierra Leone parle dans un micro pour une station de radio gérée par l’agence de développement NEHADO.

Cette station radio, gérée par l’agence de développement NEHADO, a créé des jingles pour diffuser des informations sur Ebola en Sierra Leone. Photo : Layton Thompson/Tearfund

Deux femmes se tiennent la main sous un robinet commun dans leur école au Népal, en se souriant l’une à l’autre.

De : Les maladies transmissibles – Pas à Pas 112

Comment réduire la propagation et l'incidence des maladies qui se transmettent d'une personne à l'autre

Entretien avec Deogratias Mwakamubaya, coordinateur de la réponse à Ebola de Tearfund en République démocratique du Congo

Parlez-nous d’Ebola.

Le virus Ebola provoque une maladie aiguë, grave, le plus souvent mortelle si elle n’est pas traitée. Le virus est transmis aux humains par les animaux sauvages. Il se transmet ensuite d’une personne à l’autre par contact direct avec le sang ou les fluides corporels d’une personne malade ou décédée d’Ebola. 

Les symptômes peuvent être soudains et inclure de la fièvre, de la fatigue, des douleurs musculaires, des maux de tête et des maux de gorge. Ceux-ci sont suivis de vomissements, de diarrhée et, dans certains cas, de saignements internes et externes.

L’épidémie d’Ebola de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest a été la plus importante depuis la découverte du virus en 1976. Elle a fait son apparition en Guinée, puis elle a franchi les frontières terrestres vers la Sierra Leone et le Liberia. Elle a débuté en 2018 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Comment peut-on enrayer Ebola ?

Les épidémies ne peuvent être enrayées que si la communauté s’implique. Le lavage régulier des mains, la désinfection des surfaces, un diagnostic précoce et des enterrements dignes, menés en toute sécurité, sont autant de mesures essentielles. La surveillance de la santé des individus qui ont été en contact avec une personne atteinte d’Ebola leur permet d’être traités immédiatement en cas d’apparition de symptômes.

Les patients reçoivent une association de médicaments. Plus tôt ils commencent ce traitement, plus ils ont de chances de guérir. Des vaccins qui protègent du virus Ebola sont en train d’être mis au point et ont été utilisés pour contribuer à enrayer la propagation d’Ebola en RDC.

Quelles sont les difficultés rencontrées en RDC ?

Avant l’épidémie d’Ebola, les défis étaient déjà nombreux : l’insécurité, l’accès limité à l’eau potable, la malnutrition infantile…

Au début de l’épidémie, certaines personnes ne croyaient pas à l’existence du virus Ebola, car c’était une nouvelle maladie inconnue. Les premiers symptômes d’Ebola sont similaires à ceux d’autres maladies courantes comme le paludisme et la typhoïde. Certains se méfiaient des étrangers qui venaient nous aider à lutter contre le virus, les accusant de profiter de la maladie et de diffuser de fausses informations.

Cette méfiance a hélas entraîné des violences envers certaines des personnes qui étaient venues nous aider à enrayer l’épidémie. La stigmatisation associée à la maladie a empêché de nombreuses personnes de recevoir un traitement au moment où elles en avaient besoin. Parfois les corps étaient enterrés en cachette. Tout cela a contribué à la propagation d’Ebola en RDC.

Comment avez-vous réagi ?

Avec un réseau d’Églises évangéliques, nous avons réuni des personnes de différentes parties de la communauté dans le cadre d’un atelier. Elles ont ainsi pu discuter ensemble des raisons pour lesquelles la communauté s’opposait aux mesures mises en place pour enrayer la propagation d’Ebola. Elles ont ensuite été invitées à proposer des mesures pour réduire la stigmatisation et mettre fin à la violence, et à participer à la prévention de la propagation de la maladie.

Après l’atelier, les participants ont travaillé de concert pour regagner la confiance de la communauté. Aujourd’hui, des messages clés sur la manière de prévenir, d’identifier et de répondre à Ebola sont bien plus largement diffusés, avec un langage clair et compréhensible par tous. 

Nous avons également aidé les communautés à construire des latrines, améliorer les installations sanitaires et équiper les centres de santé. Nous avons notamment mis en place des unités d’isolement, des installations de triage et des incinérateurs pour gérer les déchets solides.

La température d’un jeune enfant est contrôlée en Sierra Leone.

Prise de température d’un enfant en Sierra Leone. Photo : Layton Thompson/Tearfund

Comment apporter une réponse efficace à de futures épidémies ?

  • Dès le départ, faites participer les populations locales à la planification, la mise en œuvre et le suivi de la réponse. Les personnes extérieures à la région doivent prendre le temps d’écouter et de comprendre le contexte local et la culture. Traduisez les supports écrits dans les langues locales, et diffusez des messages clairs et simples.
  • Renforcez les capacités du personnel de santé local afin de gagner la confiance de la population. Les gens se sentent plus en sécurité lorsqu’ils sont pris en charge par des personnes qu’ils connaissent.
  • Les responsables religieux sont souvent respectés par les membres de la communauté et les autorités, qui leur font confiance. Encouragez-les à promouvoir la santé publique en diffusant des informations claires et exactes sur la maladie.
  • Aidez les personnes qui travaillent pour les médias locaux, comme la radio et les journaux, à communiquer des informations exactes à l’ensemble de la population. Celles-ci peuvent par exemple contribuer à convaincre les gens de la réalité et des dangers de la maladie en diffusant des témoignages de personnes qui y ont survécu. Cela les encourage également à se faire soigner plus tôt, ce qui augmente leurs chances de survie.

Les épidémies de maladies graves laissent des cicatrices dans le cœur et la vie de nombreuses personnes, en particulier des survivants et de celles et ceux qui ont perdu un être cher. Les communautés continuent à avoir besoin d’un soutien émotionnel, social et économique pendant des mois et des années après la fin de l’épidémie.

[email protected]

Étude de cas : Soutenir les survivants

De nombreux survivants d’Ebola en RDC sont malheureusement victimes de stigmatisation, de discrimination et de rejet, à cause de la peur de la maladie et d’une méconnaissance au sujet de son mode de transmission.

Gloire a été testée positive à Ebola en 2019. Après plusieurs mois passés dans un centre de traitement Ebola, elle s’est rétablie. Elle dit : « Après avoir quitté le centre de traitement, j’ai été rejetée par mes voisins et mon mari, qui ne voulait plus de moi et a fini par me quitter.

Être connue comme quelqu’un qui avait séjourné au centre de traitement Ebola était difficile à vivre. Lorsque les voisins me voyaient aller chercher de l’eau, ils quittaient la source, et dans mon quartier, tout le monde avait peur de moi. Je me disais qu’il valait mieux mourir. Nous étions traités comme si nous n’étions plus des êtres humains. »

Un groupe d’hommes et de femmes du centre de Bethesda qui s’alignent devant le bâtiment du centre et lèvent les mains en l’air en signe de célébration.

Les conseillers de Bethesda aident les gens à gérer les répercussions psychologiques et sociales de l’épidémie d’Ebola en RDC. Photo : Bethesda

Gloire a bénéficié d’un soutien au centre d’écoute et d’assistance Bethesda à Beni. Elle dit : « Au centre de counselling Bethesda, j’ai été accueillie de façon totalement différente. C’est là que j’ai pris conscience que je suis encore un être humain, et je suis déterminée à poursuivre ma vie. J’ai intégré un groupe d’entraide, et je peux maintenant emprunter de l’argent au groupe pour développer ma propre activité économique. »

Le soutien holistique dont Gloire et bien d’autres à Bethesda ont bénéficié les a aidés à retrouver confiance en eux, et leur estime de soi. Beaucoup sont devenus des avocats du changement dans leur communauté, et transmettent des messages de santé publique pour aider la population à mieux comprendre les maladies infectieuses comme Ebola.

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