Dans une situation de conflit, des groupes de gens ont chacun leurs intérêts propres ou leurs objectifs. Mais la façon dont ils réagissent devant un conflit dépend aussi de l’importance qu’ils accordent au maintien d’une relation avec le groupe ou les groupes opposés, et de la puissance qu’ils pensent avoir. Quelles sont les différentes réactions possibles?
Retrait Si les gens pensent que leurs buts ne sont pas importants et qu’il n’est pas important de maintenir de bonnes relations, il se peut qu’ils se retirent du conflit. Ils s’éloignent et ne parlent plus au groupe opposé. Ils peuvent se retirer parce qu’ils pensent que le conflit n’a rien à voir avec eux. Ils peuvent également penser que leur engagement ne ferait aucune différence. Ils se sentent impuissants et sans pouvoir: ils manquent de confiance et trouvent plus simple d’éviter le conflit. Gandhi et Martin Luther King ont cependant tous deux utilisé le retrait du conflit de telle manière qu’ils ont rendu leurs positions parfaitement claires.
Abandon Les personnes abandonnent quand ils placent une grande importance dans la relation avec l’autre et peu sur leurs propres objectifs. Ils veulent la paix à tout prix. Etre acceptés et aimés des autres est pour eux le plus important. Ceci peut marcher, surtout s’il s’agit de conserver une relation importante. Les conflits peuvent même disparaître du fait que quelqu’un est resté amical. Mais abandonner peut aussi vouloir dire rester silencieux et ne rien dire des vrais problèmes, c’est-à-dire garder ses émotions, ses mauvais sentiments et ses blessures pour soi. Dans une communauté, les différentes forces en équilibre peuvent amener certaines personnes à prendre l’habitude d’abandonner, car elles retirent peut-être d’autres avantages du maintien de ces relations.
Force Les personnes qui écrasent leurs adversaires ont peu de considération pour les gens en général. Ils n’accordent pas une grande valeur aux relations avec les autres. Ils sont rarement aussi puissants qu’ils veulent bien le croire. «Gagner» et surtout apparaître aux yeux de tous comme le gagnant, fait partie du but. Certaines personnes atteignent leur but à tout prix, en utilisant la force, parce qu’ils ont l’habitude de dominer ou parce qu’ils veulent se protéger de la douleur que leur causerait le fait d’avoir tort. Mais si quelqu’un gagne par la force, d’autres sont «obligés» de perdre. Le perdant peut se retirer, refuser de coopérer ou même saboter la décision.
Compromis Les gens cherchent un compromis quand ils reconnaissent qu’ils ne peuvent pas atteindre tous leurs buts. Ils négocient et marchandent, construisent des relations sans que cela coûte trop cher aux deux partis. Ils reconnaissent que les deux partis doivent gagner quelque chose pour que la solution apparaisse «juste». Mais parfois tout le monde, des deux côtés, considère le résultat peu satisfaisant et personne ne se sent concerné par ce qui a été décidé.
Coopération Pour ceux qui choisissent de coopérer, les objectifs personnels et les relations sont importantes. Ils pensent que les gens peuvent trouver de nouvelles solutions imaginatives au conflit, ce qui conduit à la victoire des deux partis. Le fait qu’il y ait un gagnant implique-t-il donc nécessairement qu’il y ait un perdant? Quand des groupes opposés s’assoient ensemble pour discuter de leurs besoins (leurs objectifs), ils se rendent souvent compte eux-mêmes que leurs objectifs ont changé. Peut-être n’avaient-ils pas considéré le long terme. Peut-être se rendent-ils compte maintenant qu’en fait tout le monde gagne en travaillant en partenaires plutôt qu’en adversaires.
Il n’y a pas de réponse unique qui soit parfaite. Tout dépend des circonstances et relations particulières à chaque situation. Pourtant, la coopération est généralement porteuse des plus grandes promesses.
Adapté de diverses sources par le personnel du CRDT.